Les circuits courts alimentaires constituent un mode de commercialisation qui s’exerce soit par la vente directe du producteur au consommateur, soit par la vente indirecte, à condition qu’il n’y ait qu’un seul intermédiaire. Cette définition officielle ne fait pas référence au mode de production ou à la distance d’acheminement.
Les circuits courts englobent des modes de production et des distances d’acheminement très variées. Qui dit circuit court ne dit pas forcément bonnes pratiques environnementales, d’où l’importance de choisir des produits bio ou issus de bonnes pratiques.
Circuits courts, des avantages environnementaux ?
Des études menées par le scientifique allemand Elmar Schlich montrent que des cas particuliers de filières internationales peuvent consommer moins d’énergie finale que des distributions en circuits courts et ce, malgré les longues distances parcourues.[1] L’avantage intuitif accordé à des distances moindres car limitées à la région peut en effet être vite annulé par des faiblesses logistiques et des différences de volume de vente considérables. Alors que les circuits courts sont souvent artisanaux, les entreprises exportatrices ont des exploitations en monocultures intensives, des logistiques plus optimisées, des capacités de production et de transport plus efficaces. La camionnette régionale non remplie à pleine capacité est en concurrence avec les porte-conteneurs et les poids lourds chargés à bloc au niveau mondial ! Le système de circuits-courts n’est pas encore à l’équilibre et il convient de le soutenir. Les filières longues internationales ont quant à elles su optimiser leurs systèmes de production et de distribution depuis longtemps.
Mais ne raisonner que sur l’énergie finale est insuffisant. Il faut prendre en considération d’autres critères environnementaux tes que la quantité d’intrants ou la pollution émise à tous les niveaux, ainsi que les avantages sociaux. Les revenus des agriculteurs sont améliorés par l’augmentation des marges inhérentes à la réduction du nombre d’intermédiaires, à la réduction des coûts de transports et les paiements immédiats.
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Et si les circuits courts se développaient?
Elmar Schlich conclut que « tous les exemples ont montré que les chaînes d’approvisionnement régionales sont compétitives sur le plan de l’énergie, peuvent l’être, ou du moins peuvent améliorer leur efficacité énergétique ». Il soutient même que cela peut être obtenu facilement grâce à des coopérations ou des coopératives. Les producteurs de paniers ayant tendance à se regrouper en coopératives, tant mieux ! Ainsi, la sagesse nous invite à travailler sur l’amélioration de l’efficacité énergétique, plutôt que sur la justification des importations. La relocalisation de notre production alimentaire est en effet nécessaire, personne n’insistera jamais assez sur ce point.
Ce commerce sans intermédiaire occupe pour l’instant près d’un exploitant français sur cinq. Renseignez-vous sur les initiatives existantes près de chez vous. De nombreux sites internet proposent aussi des paniers composés chez différents producteurs bio de votre région. L’annuaire « Mon-panier-bio » répertorie les différents distributeurs de paniers de fruits et légumes bio. Vous recherchez une agriculture locale, de saison, bio et équitable? Cela existe déjà sous la forme d’un ensemble large de pratiques : les circuits courts issus de fermes en agriculture biologique ou équivalent. Qu’il s’agisse de ventes directes à la ferme, de marchés de producteurs, de systèmes de paniers, de ferme-cueillette, de jardins d’insertion ou d’Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (AMAP), ces systèmes permettent le maintien d’une activité agricole locale. Ils offrent une transparence sur la provenance de la nourriture, les prix et leur mode de production.
Les limites actuelles des circuits courts
Des limites apparaissent tout de même au système. L’installation des jeunes agriculteurs est compliquée par les prix élevés et la disparition des terres cultivées consacrées au maraîchage. Garlonn Kergourlay, élue à l’assemblée du réseau Amap-Ile –de-France, nous confie qu’un important travail est actuellement mené, par exemple, par le réseau Amap-Ile-de-France avec l’association Terre de Liens et le Groupement des Agriculteurs Biologiques d’Ile de France. Ils accueillent et aident ainsi des porteurs de projet qui veulent s’installer, mais n’ont pas de terre à disposition.La vision de rentabilité à court-terme a fait disparaître la ceinture maraîchère autour de Paris. Celle-ci a été remplacée par de grands céréaliers industriels. Aujourd’hui en Ile-de-France, l’autonomie alimentaire est de 4 jours et dépend totalement des approvisionnements à Rungis…
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Auteur : Matthieu Combe, fondateur du webzine Natura-sciences.com
Notes et références
[1] SCHLICH, Elmar. La consommation d’énergie finale de différents produits alimentaires : un essai de comparaison. Le Courrier de l’environnement de l’INRA, 2006, N°°53
Les démarches de circuit court sont nombreuses et souvent compliquées à mettre en place.
Notre société Le Bonsens, est une place de marché en ligne qui met en relation les restaurations collectives et les producteurs locaux. Aujourd’hui les cantines doivent garantir l’origine de leurs produits et les marchés publics peuvent effectivement s’adapter facilement au mode d’approvisionnement du circuit court. Et il y existe déjà plusieurs exemples de réussite en France.
En accompagnant la création de plateformes de transformation des produits et en livrant nous-même les denrées dans les cantines nous apportons des solutions aux problématiques du circuit court. Fluidifier les échanges, mettre en place une logistique spécifique, optimiser les coûts et la transformation des produits. Sans réel modèle économique, les initiatives ne peuvent pas perdurer et encore moins s’étendre. C’est pour cela que notre entreprise Le Bonsens s’est lancé dans cette démarche d’approvisionnement des cantines en produits de proximité : pour des cantines au bon goût de chez nous !