« Depuis 3 ans, les groupes en AMAP existant et en formation sont en constante progression », nous informe Garlonn Kergourlay. Le réseau AMAP-Ile-de-France assure deux missions réalisées par deux chargés de mission à temps plein : l’animation du réseau des groupes en AMAP et l’aide à la mise en place des partenariats. Un important travail est également fait par le réseau depuis deux ans avec l’association Terre de Liens et le Groupement des Agriculteurs Biologiques d’Ile de France pour l’accueil des porteurs de projet qui n’ont pas de terre à disposition. Le réseau aide à l’installation des paysans et les aide dans la création d’AMAP. A ce jour, il y a environ 150 groupes existant et 50 groupes en formation en Ile-de-France.
Un contrat avant tout
Une AMAP est un contrat entre un groupe de consommateurs qui se réunissent au sein d’une association et un ou plusieurs producteurs. Le producteur s’engage à livrer chaque semaine des produits frais de saison, cultivés sans produits chimiques, à être transparent et présent lors des distributions. De l’autre côté, l’amapien s’engage à venir chercher son panier au point de distribution fixé, à assurer des distributions, venir donner un coup de main sur la ferme et préfinancer les récoltes. C’est également le rôle du réseau de s’assurer que les termes des contrats sont respectés.
On ne s’inscrit pourtant pas dans un groupe en AMAP comme on prend une carte de fidélité dans un supermarché. A travers les AMAP, Madame Kergourlay espère « organiser un mouvement d’éducation populaire, faire progresser les gens dans les problématiques agricoles, foncières, de relocalisation de l’alimentation et augmenter l’autonomie alimentaire ».
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Un temps d’attente vraiment long pour une AMAP ?
« Il y a beaucoup de légendes urbaines selon lesquelles il y aurait 150 personnes sur liste d’attente sur certains groupes, mais cela est très variable selon les quartiers », affirme l’administratrice. Il n’est pas possible de donner des règles générales. Ainsi, il y a quelques groupes qui sont en renouvellement de contrat et qui cherchent une dizaine d’adhérents.
Même dans les cas où la liste d’attente est longue, cela ne veut pas dire qu’une place ne peut pas se libérer rapidement. En effet, beaucoup de personnes s’inscrivent, mais certains déménagent, d’autres ne veulent que des informations et, au final, « sur cent personnes, il peut n’en rester que dix», assure-t-elle.
Un prix totalement transparent
« Le prix du panier est un sujet très intéressant qui mériterait d’être plus souvent mis en avant, confie-t-elle, il ne faut pas rester cantonné à l’idée d’un panier bio pas cher, mais surtout voir l’idée de partage de récolte ». Un paysan qui vendra exclusivement en AMAP détermine le prix de son panier de façon très simple : il additionne les coûts d’exploitation (semences, matériel, salaires et frais annexes) et les divise par le nombre de paniers qu’il produit. Un panier pour 4 personnes tourne alors autour de 15 euros. Dans beaucoup de groupes, il y a des demi-paniers. Il y a également des systèmes de co-paniers pour les personnes seules ou en couples qui ont de moindres besoins. Cette pratique entre de plein fouet dans le but des AMAP, qui est de recréer des liens, recréer une vie sociale dans le quartier au sein d’une vie associative.
Il faut bien replacer les AMAP dans un ensemble plus large de pratiques : les circuits courts. Qu’il s’agisse de ventes directes à la ferme, de marchés de producteurs, ou de systèmes de paniers, « il ne faut pas mettre les systèmes en concurrence du moment que chaque projet permet le maintien d’une activité agricole », insiste la militante.
Auteur : Matthieu Combe, fondateur du webzine Natura-sciences.com
[…] en développement durable. Ces éco-quartiers doivent aussi proposer des services collaboratifs : AMAP, autopartage, prêt d’outils, recyclerie, lieux […]