La France a rejoint la coalition de pays s’engageant à mettre un terme d’ici à la fin 2022 au financement public à l’étranger de projets d’énergies fossiles sans techniques de capture du carbone. Cette annonce a été formulée par Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, lors d’une conférence de presse à Glasgow. « Je crois que la réussite de l’Accord de Paris et la lutte contre le réchauffement climatique implique nécessairement de tourner la page des énergies fossiles et cela passe par des décisions fortes », a-t-elle indiqué.
Dans le même temps, Barbara Pompili a donné quelques précisions sur le calendrier d’exécution. « Nous avons désormais une fin par étapes pour l’ensemble des projets qui vont plus loin que cette déclaration : 2021 pour le charbon, 2025 pour le pétrole, 2035 pour le gaz ». Le texte s’accompagne d’une close de revoyure, avancée de 2023 à 2022 par le ministre de l’économie Bruno Le Maire.
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Décision saluée par les ONG climat
La semaine dernière, lors de la COP26 à Glasgow, une vingtaine de pays, dont les États-Unis, rejoints depuis par quelques autres dont l’Allemagne, avaient lancé cette coalition. Celle-ci a été saluée comme un premier pas dans la bonne direction par les ONG climat. « La signature de cet accord, c’est une décision de cohérence pour la France qui a toujours été parmi les pays ambitieux pour le climat », a ajouté la ministre.
Pourtant, les militants français avaient critiqué l’absence de la France parmi les signataires, d’autant que Paris faisait partie depuis avril d’une autre coalition « Export Finance for Future » (E3F). Cette alliance vise à mettre fin, à un horizon encore indéfini, au financement public des projets impliquant des énergies fossiles à l’export. « Enfin! s’est réjouit Armelle Le Comte, d’Oxfam France. « Nous resterons vigilants sur la mise en oeuvre pleine et entière de cet engagement ».
Anna-Lena Rebaud, de l’ONG les Amis de la Terre France, a également fait part de sa satisfaction. « Le gouvernement français succombe enfin à la pression diplomatique et de la société civile », a-t-elle commenté. La ministre de la Transition énergétique a, quant à elle, affirmé à la presse ne succomber « qu’à la pression du réchauffement climatique, et à personne d’autre ». Pendant ce temps, à la COP26, les négociations continuent pour mettre fin progressivement aux énergies fossiles et ainsi pouvoir limiter les températures à moins de deux degrés. La conférence doit s’achever officiellement à 18 heures (GMT).
Sophie Cayuela avec AFP