Au moins 19 pays se sont engagés aujourd’hui à mettre fin au financement public des énergies fossiles à l’international d’ici 2022. La déclaration prévoit des exceptions uniquement pour les projets avec techniques de capture de carbone.
19 pays s’engagent à mettre fin au financement public des énergies fossiles à l’international d’ici 2022. Parmi eux, les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada. Mais la France est aux abonnés absents de cette alliance. Dimanche dernier, les pays du G20 s’engageaient à ne plus subventionner les centrales au charbon à l’étranger d’ici fin 2021. Hier, 23 pays s’engageaient à sortir du charbon d’ici 20 ans. Ce nouveau plan inclut pour la première fois gaz et pétrole.
Les 19 pays promettent de réorienter cet argent vers des énergies renouvelables. Plus de 15 milliards de dollars d’aides publiques par an pourraient ainsi se flécher vers les énergies renouvelables.
La France brille par son non engagement
Pourtant, la France a octroyé 9,3 milliards d’euros de garanties à l’export pour des projets pétro-gaziers entre 2009 et 2019, rappellent les Amis de la terre. « À l’inverse de l’urgence climatique, la France s’est uniquement engagée (en octobre 2020) à mettre fin à ces financements à des projets gaziers d’ici 2035, via la filiale de la Banque Publique d’Investissement, rappelle Armelle Le Comte, responsable du plaidoyer climat d’Oxfam France.
« Lors du Climate Finance Day, Bruno Le Maire a annoncé la révision de la politique de la France en matière de financements à l’export en 2022« , réagit pour sa part Anna-Lena Rebaud, chargée de campagne aux Amis de la Terre. Quelques jours seulement après cet engagement, le refus de se joindre à la déclaration initiée par le Royaume-Uni est très inquiétant quant à l’ambition de cette révision annoncée”.
Mettre fin au financement de toutes les énergies fossiles
« Cette annonce est un pas dans la bonne direction, mais elle doit être renforcée par un plus grand nombre de gouvernements et d’institutions financières publiques, y compris les banques multilatérales de développement, s’engageant à mettre fin au financement des combustibles fossiles », ajoute Tasneem Essop, directeur exécutif du Climate Action Network International.
Cela est-il suffisant pour limiter le réchauffement à +1,5°C ? Selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), il faudrait immédiatement cesser tout financement de nouveaux projets dans les énergies fossiles. Or selon l’ONG Oil Change International, entre 2018 et 2020, les seuls pays du G20 ont financé de tels projets à hauteur de 188 milliards de dollars. Et ce, principalement via des banques multilatérales de développement.
Matthieu Combe avec AFP