Les tortues sont presque toutes menacées d’extinction. Certaines sont peu connues du grand public, mais particulièrement étonnantes. Après la tortue-alligator et la tortue à nez de cochon, voici la tortue punk australienne !
Il existe des tortues particulièrement étonnantes. Parmi elles, on trouve la tortue australienne de la Mary River, Elusor macrurus. Avec sa crête d’algues, elle est plus communément appelée « tortue punk ». Comme la plupart de ses congénères, elle vient de rejoindre le top 100 des reptiles menacés de la Zoological Society of London (ZSL).
Cette tortue d’eau douce vit dans l’État australien du Queensland et est endémique aux eaux du fleuve Mary. Elle est « très particulière », souligne la ZSL, dans un communiqué, qui dévoile son nouveau top 100 des espèces de reptiles menacés dans sa liste EDGE.
Une tortue punk qui reste trois jours sous l’eau
La tortue de la Mary River peut rester sous l’eau pendant au moins trois jours. Le fait de rester aussi longtemps immergée fait qu’elle se retrouve parfois totalement recouvertes d’algues. Certains individus présentent même une crête verte fluorescente composée d’algues, d’où leur surnom.
Une autre particularité est à mentionner : les tortues punk respirent grâce aux cloaques, des glandes spécialisées, situées dans leurs organes reproducteurs.
Une tortue menacée par l’Homme
Seule espèce dans son genre, la tortue de la Mary River est un cadeau de l’évolution. Elle a divergé de toutes les autres espèces vivantes il y a environ 40 millions d’années. Malheureusement, la tortue Mary River est « en danger », selon la classification de la liste rouge de l’UICN. Cette tortue a été exploitée comme animal de compagnie en Australie pendant plus de 20 ans dans les années 1970 et 80 avant d’être reconnue en tant que nouvelle espèce en 1994.
Suite à cette exploitation commerciale, les populations ont particulièrement reculé. La tortue de la Mary River prend en effet un temps exceptionnellement long pour atteindre sa maturité sexuelle. Les individus ne se reproduisent pas avant l’âge de 25 ans ! La collecte d’œufs pour le commerce des animaux de compagnie a donc entraîné le déclin de l’espèce. Son habitat naturel a également été détruit à cause de la construction de barrages. Des programmes de conservation sont maintenant en place pour protéger l’espèce.
La tortue à grosse tête de Madagascar arrive en tête de ce triste classement, à côté de nombreux autres tortues, lézards ou alligators. « Les reptiles sont souvent la dernière roue du carrosse en termes de préservation, déplore Rikki Gumbs, coordinateur de l’élaboration de cette liste de reptiles. Comme les tigres, les rhinocéros et les éléphants, il est vital de faire tout notre possible pour sauver ces animaux uniques et trop souvent négligés ».
Auteur : Matthieu Combe, fondateur du webzine Natura-sciences.com