Le gouvernement a annoncé, ce lundi, son intention de se pourvoir en cassation devant le Conseil d’Etat. Quelques jours auparavant, la Cour administrative d’appel de Nancy a annulé l’arrêté préfectoral autorisant le stockage illimité de 42 000 tonnes de déchets dangereux enfouies à Stocamine, en Alsace. La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, avait décidé en janvier 2021 du confinement de ces déchets dangereux non radioactifs, sans destockage, à 535 mètres de profondeur.
Pour le ministère de la Transition écologique, l’état du site Stocamine reste la principale occupation. “L’affaissement des galeries du site rendra impossible toute intervention après la fin de la décennie”, précise-t-il dans un communiqué. Il ajoute que la décision de la cour “retarde un confinement qui ne peut plus attendre”. Cela reporterait à nouveau une intervention décidée après presque vingt ans de tergiversations. Le ministère insiste alors sur l’urgence de lancer le processus de confinement.
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L’enfouissement des déchets critiqué par les élus locaux
De son côté, la cour d’appel administrative de Nancy “constate que le jugement ne remet pas en cause la décision de confiner définitivement les déchets”. Elle souligne cependant “l’insuffisance des capacités techniques et financières de la société des Mines de potasse d’Alsace (MDPA), qui exploite Stocamine”. Sollicité sur ce point par l’AFP, le ministère de la Transition écologique n’a pas fait de commentaire.
La réaction de l’exécutif a attiré l’attention des élus locaux et des associations de défense de l’environnement. Ceux-ci se disent “favorables à un destockage complémentaire des déchets” plutôt qu’un confinement. “C’est dommage, c’était l’occasion de remettre les choses à plat, a déploré à l’AFP Fréderic Bierry, président de la Collectivité européenne d’Alsace (CeA). Nous ne voulons pas handicaper l’avenir des générations futures”. Sur Twitter, le président de la CeA qualifie l’enfouissement de « crime écologique ».
Natura Sciences avec AFP