Les deux finalistes de la primaire écologiste Yannick Jadot et Sandrine Rousseau, qualifiés dimanche soir, ont tous deux contesté à leur adversaire le monopole de la « radicalité » et du « réalisme », lundi sur France Inter.
L’eurodéputé EELV Yannick Jadot, arrivé en tête avec 27,7% des 106.000 suffrages exprimés en ligne, a revendiqué pour lui aussi le terme de « radicalité« , associé généralement à son adversaire. « La radicalité que je porte c’est de gagner l’élection présidentielle« .
« Je conteste la conception qui est donnée de la radicalité« , s’est-il exclamé. « La radicalité ce ne sont pas des mots: ça fait 30 ans que je suis écolo, j’ai été avec les paysans pour lutter contre le libre-échange, j’ai été avec les femmes opprimées au Bangladesh, j’ai été espionné par EDF, j’ai arraché des OGM« , a-t-il poursuivi.
Mais sa différence serait une culture de la victoire, a suggéré Yannick Jadot. Il fait ainsi référence à la percée de la liste qu’il menait aux européennes de 2019 (13,5%). Il s’agissait d’un premier bon résultat du quinquennat pour EELV. « C’est sur cette ligne politique qu’on a imposé l’écologie aux élections européennes« .
« L’écologie que je porte ne transige pas sur le dérèglement climatique, l’effondrement de la biodiversité ou sur la solidarité mais c’est une écologie qui veut rassembler, car quand on veut aller aussi loin, aussi vite, il faut agréger les forces du pays, mettre ensemble toutes les énergies« , a-t-il ajouté.
Sandrine Rousseau répond à Yannick Jadot
Deuxième avec 25,14% des voix, l’économiste Sandrine Rousseau intervenait quelques instants après au même micro. Elle s’est pour sa part faite la représentante « d’un mouvement de fond qui veut une transformation radicale, qui veut que les questions sociales et sociétales soient à l’agenda« .
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Contre « l’éco-anxiété » ressentie par de nombreux Français, elle estime que « la radicalité est une manière de nous protéger, nous et nos enfants« . Interrogée sur le « réalisme » prôné par Yannick Jadot, Sandrine Rousseau a argué: « L’écologie réaliste c’est celle qui transforme les modèles de production, sort du productivisme, de la société de consommation. (…) Il nous faut avoir une ligne claire, ambitieuse, pour modifier nos politiques publiques« .
Elle a insisté sur le rôle de l’Etat. Pour elle, ce dernier »doit reprendre la main sur l’encadrement du système économique, du capitalisme, car le bien commun doit toujours être supérieur aux intérêts privés ». « On articule un projet social car l’écologie n’est pas spontanément sociale« , a-t-elle ajouté. Les deux candidats débattront sur LCI mercredi soir, avant le second tour, organisé en ligne du 25 au 28 septembre.
Natura Sciences avec AFP