La centrale à charbon du Havre a cessé de fonctionner le 31 mars 2021. Son démantèlement devrait commencer à l’été 2022 pour au moins dix ans. Le sort des trois dernières centrales à charbon française est fixé, mais la situation reste controversée à Cordemais en Loire-Atlantique.
La production d’électricité de la centrale à charbon du Havre a cessé depuis le 10 mars à la suite de l’épuisement du stock de charbon. Elle charbonnait depuis 1968, elle a pris sa retraite ce mercredi, en étant définitivement déconnectée du réseau de distribution électrique. Les « clés de la centrale doivent être remises à ceux qui vont la démanteler à l’été 2022″ après notamment « six mois de mise en sécurité » du site, selon Frédéric Guérin, secrétaire CGT du CE du site. Selon EDF « le chantier de déconstruction des installations devrait nécessiter une dizaine d’années ».
En 2020, la part de la production électrique française à base de charbon ne s’élevait plus qu’à 0,3%, selon le Bilan électrique de RTE. Cette part doit encore diminuer pour s’annuler fin 2022. François Hollande avait annoncé la fermeture des quatre dernières centrales à charbon françaises pour « l’horizon 2023″. Puis, Emmanuel Macron l’avait avancé à fin 2022. En parallèle, Nicolas Hulot avait annoncé le report de la baisse de la part du nucléaire de 75% à 50% de 2025 à 2035.
Fermer les quatre dernières centrales à charbon françaises
La centrale de Saint-Avold (Moselle) doit cesser son activité en mars 2022. Celle de Gardanne (Bouches-du-Rhône), marquée par un conflit social, est à l’arrêt depuis deux ans. Ces deux dernières centrales appartiennent au groupe GazelEnergie.
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Pour Cordemais, en Loire-Atlantique, propriété d’EDF, la situation reste plus controversée. Dans son bilan prévisionnel de l’équilibre du système électrique de 2021 à 2030 publié le 24 mars, RTE, gestionnaire du réseau haute tension français, demande « le maintien en disponibilité ou la conversion à la biomasse de la centrale de Cordemais ». »Cette opération apparaît nécessaire pour garantir l’équilibre local du système en Bretagne et le respect du critère national de sécurité d’approvisionnement, sur la période 2022-2024 a minima”, défend RTE. Au ministère de la Transition écologique, on indique « souhaiter que, si Cordemais devait perdurer de manière marginale, ce soit avec de la biomasse ». Affaire à suivre…
Environ 200 personnes se sont rassemblées mercredi devant la centrale à charbon du Havre pour protester contre cette fermeture définitive de la centrale. Selon EDF, la fermeture concerne 170 agents EDF et 72 salariés de sous-traitants permanents. La CGT parle de son côté de 300 personnes concernées dont 90 salariés de sous-traitants permanents et des agents portuaires.
Matthieu Combe avec AFP