2016 est en bonne voie de devenir l’année la plus chaude de l’histoire moderne, selon deux nouveaux rapports rédigés par la NOAA et la NASA / GISS. Cette année pourrait surpasser 2015 sur plusieurs indicateurs du réchauffement climatique, pourtant la plus chaude depuis le début des enregistrements météorologiques.
Le réchauffement climatique continue à battre de nouveaux records. Juin 2016 est le 14e mois consécutif à battre un record de chaleur au niveau mondial. Les températures mensuelles n’ont plus été inférieures aux moyennes du 20e siècle depuis décembre 1984 ! Le 21e siècle compte déjà 15 des 16 années les plus chaudes depuis 1880.
Des températures records sur l’ensemble du globe
Selon les mesures satellites et les observations au sol de la NASA, les six premiers mois de l’année ont tous établi un nouveau record de température, par rapport aux températures moyennes de la période préindustrielle (1880). La première moitié de cette année est ainsi la plus chaude enregistrée, avec une température moyenne de 1,3°C au-dessus de la moyenne du 19e siècle.
La NOAA précise que les températures moyennes dépassent de 1,05°C la moyenne enregistrée au 20e siècle, battant le record précédent de 0,20°C. Celui-ci avait été obtenu en 2015, battant celui de 2014, lui-même celui de 2010.
L’objectif fixé lors la COP21, à savoir limiter le réchauffement climatique « bien en-deça de 2°C et de s’efforcer de limiter cette augmentation à 1,5°C » par rapport à la période pré-industrielle, semble plus que jamais hors d’atteinte. De quoi mobiliser les scientifiques lors de la COP22 Marrakech en novembre prochain.
Lire aussi : COP21 : vers un réchauffement mondial de 3°C
Des régions particulièrement touchées
Selon l’analyse régionale du NCEI, si les températures continentales sur les 6 premiers mois de l’année sont dans le top 3 des plus chauds par rapport à la période 1910-2000, le changement climatique ne se produit pas de façon homogène sur la planète. Pour l’Amérique du Nord, la moyenne des températures est en hausse de 2,2°C, pour l’Asie de 2,05°C, pour l’Europe de 1,73°C, pour l’Océanie de 1,53°C, pour l’Afrique de 1,35°C et pour l’Amérique du Sud de 1,22°C.
Cinq des six premiers mois de 2016 connaissent un autre triste record : l’étendue de la banquise arctique est la plus faible depuis le début des mesures satellites, commencées en 1979. Le minimum d’étendue de glace de mer a atteint 14,52 millions de kilomètres carrés le 24 mars, battant le record obtenu en 2015 (14,52 millions de km2 le 25 février) d’après le National Snow & Ice Data Center. C’est 1.12 million de km2 de moins que la moyenne observée entre 1981 et 2010.
Lire aussi : L’Arctique fond, fond, fond et bouleverse le climat
Les gaz à effet de serre de plus en plus nombreux
En 2015, la concentration de dioxyde de carbone a enregistré, en moyenne annuelle, « la plus forte augmentation depuis le début des relevés il y a 58 ans ». A Hawaï, sur le volcan de Mauna Loa, la barre symbolique des 400 parties par million (ppm), à 400,8 ppm. Sur l’ensemble de la planète, le CO2 atteignait en moyenne annuelle 399,4 ppm, soit une hausse de 2,2 ppm par rapport à 2014.
Les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone atteignent de nouveaux sommets en 2016. Elles ont franchi le cap des 400 ppm. Les niveaux varient selon la saison, mais la tendance sous-jacente est à la hausse : Juin 2016 enregistre une concentration proche de 407 ppm, 4 ppm de plus que Juin 2015. Dans tous les cas, les teneurs actuelles en CO2 sont inégalées depuis au moins 800 000 ans, les teneurs en CO2 ayant varié entre 180 ppm et 280 ppm selon que la Terre se trouvait dans une période glaciaire ou interglaciaire.
L’événement El Niño dans le Pacifique tropical a augmenté les températures mondiales à partir d’octobre 2015. Il a été l’un des plus puissants enregistrés et a constribué à l’augmentation des températures jusqu’à sa dissipation en mai 2016. Mais c’est bien la tendance de long-terme au réchauffement, due à la hausse des émissions de gaz à effet de serre, qui produit ces nouveaux records. « Les précédents phénomènes El Niño ont entraîné les températures à ce qui était alors des niveaux records, comme en 1998. Mais en 2016, alors même que les effets du récent El Niño s’estompent, les températures mondiales ont augmenté bien au-delà de ceux d’il y a 18 ans, en raison du réchauffement qui a eu lieu entre-temps », assurent les experts de la NASA.
Auteur : Matthieu Combe, fondateur du webzine Natura-sciences.com
Faudrait arrêter la manie du monocausal. Sans nier l’influence du CO2, il faut observer que la déforestation va de pair avec le réchauffement climatique. Déforestation = changement climatique important en matière d’évaporation d’humidité mais aussi changement de l’albedo des sols.
Je signale au passage que sans le pétrole et le charbon, il n’y aurait plus aucun arbre debout en Europe ou peut-être même aussi sur la planète (besoin de chauffage oblige) Au début du XX° siècle la déforestation était vraiment inquiétante.
J’aimerais également souligner que si on culpabilise souvent le consommateur moyen, on oublie de stigmatiser l’industrie de la construction : Un kg de ciment représente au bas mot 700 gr de CO2 et l’ensemble du secteur cimentier vaut 7 à 8 % de la production de CO2.