La biomasse désigne l’ensemble des matières organiques d’origine végétale et animale pouvant devenir source d’énergie par combustion (ex : Bois énergie), après méthanisation (biogaz) ou après de nouvelles transformations chimiques (biocarburants). L’énergie tirée de la biomasse est considérée comme une énergie renouvelable avec un bilan carbone neutre. Cependant, la biomasse n’est pas une ressource illimitée : elle n’est une énergie potentiellement renouvelable que si l’on ne bouleverse pas les équilibres naturels !
Particulièrement pour le bois énergie, s’il y a surexploitation de la ressource, on ne peut pas considérer la ressource comme renouvelable. C’est notamment le cas lors de l’implantation de grandes centrales de cogénération électriques : on ne prélève plus la seule production annuelle locale de la ressource, mais on puise dans le capital forestier de nos territoires.
Or, ce capital forestier est notre puits de carbone qui nous permet d’affirmer que le CO2 dégagé par la combustion du bois sera absorbé par la masse forestière existante. Si l’on entame ce capital, on appauvrit non seulement la ressource, mais on entre dans un bilan carbone négatif, tout comme les énergies fossiles conventionnelles.
Intégrer la biomasse dans une économie circulaire
Si la méthanisation s’inscrit dans l‘économie circulaire, c’est-à-dire valorise de déchets organiques ménagers, agricoles ou de l’industrie agro-alimentaire, le méthane produit fournira une énergie intéressante. En revanche, si la méthanisation utilise des cultures énergétiques dédiées, le bilan sera beaucoup moins intéressant !
La méthanisation est un procédé complexe qui demande une parfaite maîtrise du processus. En effet, il suffit d’une petite perte de 4 % de méthane pour annuler complètement le bilan carbone positif de cette forme de production d’énergie, le pouvoir de réchauffement du méthane étant 25 fois supérieur à celui du CO2 sur 100 ans. Une attention toute particulière est donc portée à ces pertes qui, dans la plupart des cas, sont très en dessous de cette valeur !
Favoriser les biocarburants à base de déchets ?
Ces dix dernières années, les biotechnologies ont permis de produire de l’énergie liquide sous forme d’agrocarburants à partir de la biomasse. Là encore, il faut favoriser les projets utiles à l’ensemble de la société. Le recyclage des huiles végétales en biodiesel, par exemple, comme le fait la Société TEN à Prémery (58) est à favoriser. Mais une filière qui consisterait à produire sur des terres agricoles de la biomasse à base de sucres, d’amidon ou de cellulose pour produire des agrocarburants entrerait en concurrence avec notre alimentation et entraînerait une hausse des denrées agricoles.
Au final, la biomasse peut-être considérée comme une énergie renouvelable que si elle ne met pas en péril la fertilité du sol, qu’elle ne rentre pas en compétition excessive avec d’autres usages des ressources (terres arables, eau, utilisation du bois , etc), et ne provoque pas d’impacts irréversibles sur la biodiversité (pillage de la ressource, utilisation de pesticides pour la production d’agrocarburants)
Auteur : Christophe Boudet, entrepreneur en exploitation forestière
très bonne synthèse
très bonne synthèse et beaucoup de bonne chose mercir