Dans un courrier daté du 11 mai, la coalition Secrets Toxiques interpelle l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Elle appelle au retrait de 9 pesticides contenant des « toxiques cachés » et commercialisés en France en vente libre.
Depuis 2015, l’Anses a entre ses mains l’autorisation de mise sur le marché (AMM) des pesticides en France. La coalition Secrets Toxiques portée par Générations Futures, Campagne Glyphosate et Nature & Progrès interpelle donc l’agence sanitaire. Dans un courrier envoyé hier au directeur de l’Anses et signé par 29 organisations, Secrets toxiques appelle au retrait de 9 pesticides commercialisés en France en vente libre. Les produits incriminés sont commercialisés comme alternative au glyphosate par Monsanto, Scotts France, Jade, Compo France, W. Neudorff et SBM Life Science. Ils comptent parmi les 14 pesticides contenant de nombreux produits toxiques non déclarés sur les étiquettes, selon une étude de Gilles-Éric Séralini parue en novembre dernier. Entre autres, citons : arsenic, plomb, argent, titane, pyrène, et même glyphosate.
Pour que l’Anses explique son processus d’AMM des pesticides
La coalition demande des comptes pour comprendre comment l’Anses a pu autoriser et maintenir sur le marché français ces produits. Les organisations s’interrogent sur les évaluations menées par l’Anses. Les dossiers de demande d’AMM en France de ces produits ne comporteraient pas d’analyses de « toxicité à long terme ». Elle ne comporteraient pas plus d’analyses de « cancérogénicité des produits commercialisés dans leurs formulations complètes ». En ce sens, les organisations demandent plus de transparence. La délivrance des AMM reposant sur des tests menés à long terme, elles demandent d’accéder aux données brutes des formulations commerciales autorisées.
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Suite aux révélations de l’étude Séralini, les organisations veulent savoir si l’Anses a engagé des mesures de contrôle. En plus, « face à des défauts de déclaration généralisés, assimilables à des fraudes », l’Anses a-t-elle lancé des mesures de vérification de la composition réelle de l’ensemble des pesticides? Quelles actions pour s’assurer que les « formulations autorisées par les différentes AMM et les formulations réellement vendues »? La coalition donne à l’Anses un mois pour lui répondre. « Sans réponse de sa part, ou si cette dernière n’est pas suffisante, nous lancerons un recours au conseil d’Etat », prévient-elle.
Matthieu Combe