C’est un pas en avant pour la lutte contre le réchauffement climatique. Le Parlement turc a ratifié l’Accord de Paris à l’unanimité ce mercredi 6 octobre. Le vote a été retranscrit en direct par la chaîne parlementaire du pays. Le mois dernier, Recep Tayyip Erdogan avait annoncé cette décision à New-York, lors de l’Assemblée générale des Nations Unies (ONU). La Turquie est alors devenue le 191ème pays à ratifier l’Accord de Paris, trois semaines avant l’événement de la COP26. Cette conférence annuelle sur le climat se tiendra du 31 octobre au 12 novembre à Glasgow (Ecosse).
Cette décision du chef de l’État turc intervient près de six ans après la signature de l’Accord. En 2016, Ankara faisait bien partie des signataires. Mais cela n’avait pas de valeur contraignante. En apposant sa signature, la Turquie ne donnait pas de signal officiel quant à l’application de mesures visant à endiguer le réchauffement climatique. Désormais, en ratifiant l’Accord, Recep Tayyip Erdogan consent à mener des actions visant à atteindre les objectifs fixés à Paris en 2015, lors de la COP21.
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Malgré son engagement, la Turquie reste l’un des derniers pays émetteurs de gaz à effet de serre à ratifier cet Accord. Les défenseurs de l’environnement restent toutefois perplexes quant à la volonté d’Ankara. Le gouvernement turc souhaite renforcer sa production énergétique de charbon, l’une des ressources responsables du réchauffement climatique. Cette décision contraste avec la récente ratification turque de l’Accord de Paris. Le pays s’était fixé comme objectif de limiter ses émissions de gaz à effet de serre à 21% d’ici 2030. Selon les chiffres officiels turcs, ces dernières ont augmenté de 150% depuis 1990.
Des phénomènes météorologiques alarmants
La prise de conscience climatique s’est brutalement imposée à la population depuis cet été. Elle fait suite aux événements météorologiques alarmants, dont des incendies de forêts sur la côte méditerranéenne et des inondations au nord du pays. Ces événements ont provoqué une centaine de victimes et d’importants dégâts naturels. Actuellement, la Turquie connaît également un épisode de sécheresse persistante.
Le mois dernier, Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a alerté sur un réchauffement “catastrophique” de 2,7 degrés d’ici la fin du siècle. Or, l’Accord de Paris prévoyait que les actions étatiques parviennent à limiter la hausse des températures moyennes de la planète à 2°C, voire 1,5°C. Il a notamment insisté sur les responsabilités des pays industrialisés, dont la Turquie fait partie. “Il est temps pour les dirigeants de prendre position et tenir leurs promesses, ou les populations dans tous les pays en paieront le prix” avait déclaré Antonio Guterres.
Sophie Cayuela