Les députés étudient le projet de loi Climat dans l’hémicycle durant trois semaines. Camille Étienne (graine de possible) porte-parole du mouvement On est prêt, lance pour l’occasion une grève de trois semaines devant l’Assemblée nationale. Entretien.
Camille Étienne, aussi connue sous le nom de @graine_de_possible fait partie des nouveaux visages de l’écologie française. Étudiante à Sciences Po, la militante de 23 ans appelle les députés à « relever l’ambition de cette loi ». Avec son mouvement On est prêt, elle occupera la Place du président Édouard Herriot, du lundi au mercredi de 14h à 18h et les jeudi et vendredi de 12h à 18h. Les militants se relaieront à proximité de l’Assemblée nationale pour parler avec les députés.
Natura Sciences : Vous vous mobilisez depuis des semaines en vue de l’arrivée du projet de loi Climat à l’Assemblée nationale. La mobilisation de dimanche, c’était une réussite?
Camille Étienne : C’est une grande réussite de voir autant de monde mobilisé. On propose des mesures concrètes, celles de la convention citoyenne pour le climat, celles des 150 citoyens. On marche pour montrer qu’il y a des solutions, qu’elles existent et qu’on a besoin qu’elles soient implémentées par le gouvernement.
Quelles sont les actions de prévues pendant l’examen du texte à l’hémicycle ?
Pour être tenu au courant, suivez les mouvements Maintenant ou jamais qui coordonnent les actions sur la loi Climat, Alternatiba, On est prêt, mon compte (@graine_de_possible), on essaye de relier les actions en ligne de plaidoyer, les actions directes aussi. On va faire des permanences devant l’Assemblée nationale pour dire aux députés que c’est à cause des lobbies industriels que cette loi n’est pas à la hauteur. Et bien nous, les lobbies citoyens on est là, la démocratie vient à vous. On est là pour discuter avec vous et pousser à relever l’ambition de cette loi.
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Les responsables politiques manquent d’ambition et n’en font pas assez ?
Ce n’est jamais assez. On a atteint des boucles de rétroaction qui font que c’est déjà trop tard pour une partie du vivant. Mais chaque victoire que l’on peut avoir n’est pas vaine. Ce ne sera jamais à la hauteur de tout ce qu’on a déjà détruit, mais c’est le moment d’arrêter d’empirer la destruction de nos écosystèmes.
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Il faut se battre pour chaque centimètre de banquise qu’on peut sauver, chaque personne qu’on va sauver de la montée des eaux, qu’on va sauver de la précarité, qu’on va sauver de la pollution de l’air, de chaque espèce qui ne va pas disparaître. Dans tous les cas, c’est toujours important de se battre.
Quel est le meilleur conseil que l’on peut donner aux jeunes pour agir concrètement pour le climat ?
Je leur conseillerais de se renseigner déjà. Une fois que l’on est au courant de l’urgence, on ne peut pas faire autrement qu’agir. Une fois ce premier pas fait dans l’action, tout s’enclenche. Faites ce que vous aimez ! Par exemple, renseignez-vous pour aller en friperies, découvrir des petits créateurs locaux. Essayez de trouver des recettes pour cuisiner les restes, ou encore de devenir végétarien. Si vous faites quelque chose que vous aimez, vous le ferez d’autant mieux.
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N’hésitez pas à rejoindre les mouvements collectifs de pétitions, de tweets, de marches. Si tout le monde se dit qu’il va apporter sa petite minute l’édifice dans cette action collective, on montre qu’on est masse et c’est ça notre plus grande force !
Propos recueillis par Chaymaa Deb