L’émission Check Up Santé (BFM Business) du samedi 30 juin était consacrée aux enjeux de réduction des risques dans la lutte contre le tabagisme. Ou comment offrir des alternatives moins nocives à la cigarette pour les 13 millions de Français fumeurs qui ne peuvent pas ou ne veulent pas arrêter de fumer.
« L’addictologie c’est soit arrêter (de fumer), soit la réduction de risques », a indiqué sur le plateau de Check Up Santé le médecin et tabacologue Christophe Cutarella, avant de préciser que si « toutes les addictions sont difficiles à arrêter, le tabac est numéro un. Avec deux cent morts par jour, c’est la première addiction devant l’alcool. Il faut donc y aller deux fois plus pour arrêter ».
Après être revenu sur les chiffres effrayants du tabac en France (un tiers de fumeurs, 78.000 morts par an, 30 milliards d’euros de soins médicaux liés) et sur le paradoxe du fumeur qui « a peur mais fume quand même », Fabien Guez, le présentateur de Check Up Santé, a demandé au médecin la proportion de ses patients qui « s’arrêtaient d’un seul coup et ceux qui prenaient leur temps ». « Souvent, les gens préfèrent réduire progressivement pour arriver à zéro. Cela dépend vraiment de la personne. Les études montrent que l’arrêt brutal accompagné serait susceptible d’entraîner de meilleurs résultats, mais moi je dis qu’il y a autant de types de fumeurs que de fumeurs », a précisé M. Cutarella.
Lire aussi : 5 très bonnes raisons d’arrêter de fumer!
Des innovations pour réduire les risques du tabac
Présent sur le plateau, Tommaso Di Giovanni, le porte-parole de Philip Morris International Science (PMI Science), a révélé que le cigarettier souhaitait abandonner la cigarette classique dans les dix ans pour concentrer son activité sur des solutions alternatives moins nocives pour les fumeurs qui n’arrêtent pas. « On veut qu’un jour il n’y ait plus de gens qui fument la cigarette et que tous ceux qui continuent à fumer, ceux qui n’arrêtent pas justement, aient des alternatives meilleures pour leur santé et pour ceux qui les entourent », a assuré M. Di Giovanni. Et d’ajouter que « la technologie, l’innovation et la science nous permettent d’y arriver petit à petit ».
Parmi les principales innovations mises en place par les équipes de PMI Science, figure un appareil de consommation de tabac à chauffer appelé l’iQos qui aurait, selon Tommaso Di Giovanni, un potentiel important de réduction des risques pour les fumeurs dans la mesure où le procédé ne repose pas sur la combustion du tabac. « C’est la combustion du tabac qui génère la plupart des composantes toxiques dans la fumée. Les cigarettes brulent à 800-900 degrés le tabac et le papier. Avec l’iQos, vous êtes autour des 300-350 degrés maximum, à une température plus basse que la combustion, et vous générez 90 à 95% de composantes nocives en moins que ce que vous avez dans la cigarette », a-t-il indiqué.
Réduire les risques pour ceux qui continuent à fumer
Une analyse sur la nocivité de la combustion partagée par Christophe Cutarella, qui a pris l’exemple du snus suédois (du tabac séché consommé par voie orale) pour démontrer une voie alternative de consommation du tabac beaucoup moins nocive pour ses utilisateurs. « Le snus c’est comme de la nicotine pure, et les Suédois le mettent entre la joue et la gencive et laissent diffuser la nicotine comme ça. Le modèle suédois est un exemple. Quand on voit les courbes sur les 50 dernières années, on voit une courbe assez plate (en termes de maladies liées au tabagisme) concernant la Suède », a-t-il indiqué.
Et le tabacologue de conclure le débat. « Il vaut mieux arrêter, mais pour celui qui ne veut pas arrêter il vaut mieux les moyens de réduction des risques ».
Auteur : Olivier Duchot, contribution bénévole
Avertissement: cet article est une contribution bénévole et ne reflète pas forcément la position de la rédaction.