Cette année, l’association internationale des Producteurs de l’Horticulture organise la deuxième édition des « World Green City Awards ». Cette compétition récompense les projets ramenant la nature, et particulièrement la flore, en ville. Ainsi, l’association souhaite mettre un coup de projecteur sur des projets de villes vertes ambitieux, aboutis et reproductibles.
En 2024, et pour la deuxième fois, l’Association Internationale des Producteurs de l’Horticulture (AIPH) organise ses « World Green City Awards ». L’association a pour but de promouvoir la place de la nature en ville, la compétition récompense les projets ambitieux en la matière. Plus précisément, il s’agit de reconnaître « les initiatives publiques s’appuyant sur une utilisation accrue des plantes et de la nature pour créer de meilleurs environnements urbains ». Et de mettre en lumière ces initiatives « contribuant ainsi à réaliser les aspirations locales en matière de résilience économique, sociale et environnementale », explique-t-elle.
Quatre villes vertes européennes sont finalistes
Les 21 projets finalistes sont classés en sept catégories de solutions. « Il y a trois finalistes pour chacune des sept catégories », précise l’AIPH. Toutes les catégories se basent sur le thème du « Vivre vert ». Elles rassemblent des sujets comme la biodiversité, le dérèglement climatique, l’inclusion sociale, la santé ou encore l’agriculture urbaine. Parmi les finalistes, quatre sont européens. Les villes de Cascais, au Portugal, et de Munich, en Allemagne, concourent toutes les deux dans la catégorie de l’agriculture urbaine. Selon l’AIPH, les deux projets de potagers urbains et communautaires permettent de ramener des coins de verdure dans les métropoles. Ils permettent également aux habitants de produire leurs propres légumes biologiques.
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À Baia Mare, en Roumanie, le projet Smart Post-Industrial Regenerative Ecosystem (SPIRE), est nominé dans la catégorie des infrastructures urbaines. SPIRE a pour objectif de nettoyer les sols pollués par les activités de minage grâce à la phytoremédiation. D’après le CEA, cette technique consiste à « utiliser le métabolisme des plantes pour accumuler, transformer, dégrader, concentrer, stabiliser ou volatiliser des polluants (molécules organiques et inorganiques, métaux et radioéléments) contenus dans des sols ou des eaux contaminés ». Grâce à ce projet, la ville de Baia Mare offre donc des espaces plus verts et des sols nettoyés à ses habitants.
Par ailleurs à Liverpool, au Royaume-Uni, l’initiative The URBAN GreenUP aide à combattre le dérèglement climatique. Dans la ville, le projet s’est traduit par « des murs végétaux, des jardins de pluie, des bassins de rétention d’eau, des espaces et bordures expérimentaux pour les pollinisateurs, des îles écosystémiques flottantes innovantes, une forêt mobile éphémère et diverses formes de plantation d’arbres dans les espaces urbains », précise l’AIPH. À l’aide d’outils de cartographie, Liverpool a pu disséminer les plus de 40 solutions fondées sur la nature là où « elles pourraient être les plus efficaces ». « Les solutions fondées sur la nature sont des moyens peu coûteux, durables et efficaces pour relever les défis du changement climatique et de l’urbanisation », affirme l’AIPH.
Récompenser des projets de villes vertes ambitieux, aboutis et reproductibles
Un jury de 18 « experts villes vertes » évaluera les projets sur un ensemble de six critères, explique l’AIPH. Le jury récompensera la nouveauté et l’ambition du projet ainsi que l’importance du problème résolu. L’implémentation du projet a également son importance. Ceux-ci devront avoir atteint ou être sur le point d’atteindre leurs objectifs. Enfin, selon l’association, les projets gagnants doivent être résilients, reproductibles et permettre à d’autres villes d’apprendre des résultats de cette expérience.
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Les membres du jury, qui rassemble des professeurs en écologie, des responsables de sociétés d’architecture, des représentants d’associations écologistes ou de design urbains, devront désigner un gagnant pour chaque catégorie. Un « grand gagnant » sera ensuite choisi parmi ces sept projets. Les vainqueurs seront révélés le 25 septembre 2024 lors du premier Congrès mondial Future Green City à Utrecht, aux Pays-Bas. Cet événement de quatre jours, rassemblera plus de 3.000 experts du génie vert et du génie civil. Ils y « partageront leur passion et leurs connaissances sur la ville verte où il fait bon vivre et qui a un avenir ici », précisent les organisateurs.
Plusieurs projets français pour une seule victoire
Cette année, la France est entrée dans la compétition avec quatre projets, trois lyonnais et un parisien. Tout d’abord, la ville de Lyon a présenté Le Champ, un aménagement de bois urbain. Ensuite, l’Arboretum de Sathonay-Camp, une réserve de « 107 arbres constituant une collection adaptée au réchauffement climatique et aux dimensions des jardins des particuliers de la métropole ». Enfin, le réaménagement de la rue Garibaldi afin « d’offrir un boulevard végétalisé et d’améliorer les déplacements de chacun en rééquilibrant la place dédiée à chaque mode de transport ». La capitale, quant à elle, a participé grâce à un ensemble d’initiatives encourageant les citadins, associations et commerces à végétaliser la ville. L’AIPH cite par exemple Parisculteurs ou encore le permis de végétaliser. Toutefois, aucun de ces projets ne fait partie des finalistes de cette année.
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En 2022, la France avait pourtant remporté la victoire dans la catégorie de la « cohésion sociale ». Le projet des Cours Oasis, mis en place dans la capitale, consiste à verdir les cours d’écoles et de les ouvrir au public les samedis. Ainsi, la municipalité souhaitait « créer des espaces rafraîchis, plus agréables à vivre au quotidien et mieux partagés par tous ». Le grand gagnant de cette première édition, lui, était la ville de Hyderabad, en Inde. Le projet du « Collier vert de l’État de Telangana », avait également remporté la catégorie économique de la compétition. Ce projet « est un vaste programme de plantation d’arbres mis en œuvre par le gouvernement de Telangana depuis 2015-16. Il vise à augmenter le couvert arboré de l’État, passant de 24% actuellement à 33% de la superficie géographique totale de l’État », détaille l’AIPH.