De plus en plus de vignerons passent à l’agriculture biologique, constatant ses effets positifs non seulement sur les vignes, le terroir, mais aussi sur la qualité du vin. 300 nouveaux domaines viticoles se sont engagés en bio sur les 6 premiers mois de 2016. Les ventes de vins bio français ont augmenté de 10 % en grandes surfaces par rapport à la même période de 2015, selon l’Agence bio.
Le respect du terroir, la suppression des pesticides de synthèse, une vinification plus naturelle sont les bases de la viticulture biologique. Le respect des cycles naturels transforme le vin bio. « De grands vignerons ont observé des changements réels dans leurs vins, assure Michel Bettane, critique de vins français et co-auteur du Guide Bettane et Desseauve des vins de France. Chaque vigneron a adapté une biodynamie à ses cépages, ses terroirs et son climat. Aucun n’a le même avis et chacun pratique sa propre biodynamie, en apprenant par lui-même ».
Le vin bio s’impose naturellement
Les vins bio gagnent du terrain en France, mais aussi à l’international. Sur le territoire français, les chiffres de l’Agence bio parlent d’eux-mêmes : les ventes de vin bio ont augmenté de 17,2 % entre 2014 et 2015, atteignant 670 millions d’euros fin 2015. Entre janvier et septembre 2016, les ventes de vins bio français ont augmenté cette fois de 10 % par rapport à la même période de 2015, selon l’Agence bio.
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A l’exportation, la hausse est encore plus importante entre 2014 et 2015 : + 26 %. Fin 2015, l’expédition de vins biologiques français vers les pays de l’Union Européenne a atteint 217 millions d’euros et l’export vers les pays tiers s’élevait à 144 millions d’euros. Les vins bio représentent 2/3 des exportations françaises de produits bio en valeur et 11 % du total des ventes des produits alimentaires bio sur le territoire national.
Selon l’Agence bio, 99% des vins bio vendus en France sont d’origine française. Les achats se font majoritairement en vente directe (41%) et en magasins spécialisés. Suivent les cavistes (18,5%) et la grande distribution (17,5%).
En France, le taux de notoriété des vins bio atteint 74,6 % selon une étude Sudvinbio-Ipsos de 2015. Autant dire que d’un mode de consommation anecdotique, le vin bio est devenu très populaire auprès des amateurs de vin. L’Agence bio relève qu’un consommateur de vin sur 3 déclare boire du vin bio.
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La viticulture, fer du lance du bio
Si le bio représentait 5 % de la surface agricole utile française fin 2015, plus de 9 % des surfaces de vigne étaient conduites en bio. Cela fait de la vigne l’un des secteurs les plus dynamiques de l’agriculture biologique. Fin 2015, 5.186 exploitations cultivaient de la vigne, soit 2% de plus qu’en 2014. 60 000 hectares étaient certifiés (+10 %) et 11 350 hectares en conversion (-2 %). Au 1er septembre 2016, 323 viticulteurs se sont engagés au cours de l’année 2016 contre 227 sur la même période en 2015 (et 170 en 2014).
La France est le troisième plus gros producteur mondial de vin bio derrière l’Espagne et l’Italie. Ces trois pays représentent 73 % des surfaces mondiales de vignobles bios.
Auteur : Matthieu Combe, fondateur du webzine Natura-sciences.com