Faut-il fermer les lignes aériennes intérieures en cas d’alternative en train de moins de 2h30 ou 4h? Selon le Réseau Action Climat, il est possible d’appliquer la proposition initiale de la Convention citoyenne pour le climat, la plus ambitieuse. Et ce, sans impact majeur sur l’offre de train et les usagers.
« Le train peut-il absorber les voyageurs des lignes aériennes intérieures en France ?« , interroge le Réseau Action Climat dans un nouveau rapport élaboré avec l’appui technique du bureau d’études Egis Rail. Cette absorption peut être « facilement mise en œuvre » pour la suppression des lignes aériennes intérieures en cas d’alternative en train de moins de 4 heures. En plus, élargir le champ de la fermeture des lignes de 2h30 à 4h permettrait de multiplier par trois le bénéfice climatique de la mesure, calcule le rapport. Ainsi, les émissions de CO2 des vols métropolitains baisseraient de 33,2% contre 11,2% avec la proposition actuelle. Le Réseau Action Climat l’affirme : « sur ces liaisons, le temps de trajet total est moindre ou très proche de celui de l’avion (moins de 40 minutes de différence), et le coût n’est pas plus élevé« .
Le collectif invite les sénateurs qui étudient actuellement la loi Climat en séance, puis les députés et le Gouvernement à voter la proposition initiale de la Convention Citoyenne pour le Climat. Il appelle aussi à travailler dès aujourd’hui à un élargissement progressif de la fermeture des lignes aériennes au-delà de 4h. Enfin, il recommande aux opérateurs ferroviaires et aériens de généraliser l’offre combinée « Train + Air » afin de faciliter les voyages en correspondance.
Le train, une alternative crédible à l’avion
Le Réseau Action Climat a passé au crible les 23 lignes intérieures pour lesquelles il existe une alternative en train en moins de 4h. Dans tous les cas, la fermeture de ces lignes aériennes ne nécessiterait « aucun investissement supplémentaire sur le réseau [de train, ndlr]« . Selon les calculs de l’étude, le train peut absorber l’ensemble de ces voyageurs aériens, « tant à l’échelle de la journée entière qu’en heure de pointe« . Mieux : cette absorption est possible « sans aucune modification de l’offre ferroviaire pour 21 des 23 lignes« . Pour deux lignes, Paris-Biarritz et Lyon-Rennes, il faudrait toutefois proposer des trains de plus grande capacité.
Le collectif propose enfin des solutions alternatives pour les trajets en train supérieurs à 4 heures. Le développement du train passe alors par de nouveaux créneaux horaires « très tôt le matin« , « le développement de trains de nuit« , et « l’amélioration ponctuelle de la performance du réseau« .
Matthieu Combe