Face aux différentes pathologies dont ils souffrent, les Français considèrent les compléments alimentaires comme des produits de première nécessité. Selon le syndicat national du secteur, le marché français a atteint 2,6 milliards d’euros en 2022, en hausse de 3%.
Pour lutter contre le stress, la fatigue ou encore les maux de l’hiver, le remède est, pour nombre de Français, dans la gélule. Depuis la crise sanitaire, la tendance se confirme : la consommation de compléments alimentaires continue sa progression. L’année dernière, selon Synadiet, le chiffre d’affaires du secteur s’est élevé à 2,6 milliards d’euros. C’est 3% de plus qu’en 2021. Le marché atteint 30 milliards d’euros au niveau européen. « Le secteur des compléments alimentaires est en très forte croissance depuis plus de 10 ans, et 2023 n’a fait que confirmer cette tendance », confirme Émilie Venesson, co-fondatrice d’UNAE qui défend la qualité et l’écologie dans les compléments alimentaires.
Pour en savoir plus sur les habitudes des Français, Synadiet a lancé l’observatoire 2023, conduit par Harris Interractive. Mené auprès de plus de 1.000 Français représentatifs de la population française, il confirme que 59% des Français consomment des compléments alimentaires. 44% d’entre eux sont même des consommateurs réguliers, consommant des compléments alimentaires plusieurs fois par an.
La naturalité, l’absence d’additifs et la promesse, le trio gagnant
Selon le Syndicat national des compléments alimentaires (Synadiet) plus de 9 Français sur 10 ne se sentent pas en bonne santé. Près de 2 Français sur 5 déclarent ainsi souffrir de fatigue, de stress et de troubles du sommeil. Pour y remédier, le complément alimentaire qui peut comprendre de nombreux ingrédients naturels ou synthétiques. « La naturalité, l’absence d’additifs et la promesse sont les principaux drivers d’achat [cités par 72 à 78% des répondants]. 2023 est placée sous le signe de l’inflation et la variable prix devient une préoccupation plus importante pour les consommateurs [71%] », partage l’Observatoire.
Mais les consommateurs doivent conjuguer avec une autre réalité. « Les difficultés économiques peuvent pousser certains consommateurs vers des produits moins chers, souvent conçus à partir d’ingrédients majoritairement originaires de Chine », relève Émilie Venesson. Pour autant, la réalité de ces difficultés ne doit pas éclipser l’impact écologique de ses habitudes de consommation. « Une solution pourrait être de prendre moins de produits en se concentrant sur les ingrédients essentiels dont l’efficacité est prouvée et validée par les autorités sanitaires comme la vitamine D ou le magnésium », propose l’entrepreneure.
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Les compléments alimentaires résistent à l’inflation
Face à l’inflation, le consommateur déclare effectivement faire des arbitrages, en priorisant les catégories de produits perçues comme de première nécessité. Ainsi, les complémentaires alimentaires font partie des produits les moins « dé-consommés », avec les consultations médicales, devant la consommation alimentaire. « Le renforcement du système immunitaire, le sommeil, la santé articulaire et les déficiences alimentaires sont les indications les moins touchées par la déconsommation, précise l’Observatoire. En revanche la prise de muscles, le bronzage, ménopauses et douleurs menstruelles sont fortement impactées. »
L’agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) rappelle que les compléments alimentaires n’ont pas d’effets magiques. Elle préconise notamment d’éviter les prises prolongées et de demander l’avis à un professionnel de santé. En plus, l’agence invite à se méfier des produits présentés comme miraculeux. De son côté, le ministère de la Santé rappelle que les compléments alimentaires ne doivent pas remplacer une alimentation variée et équilibrée.