Les attaques de troupeaux ne laissent plus planer de doute sur le retour du loup en France. Au cœur du massif des Bauges, éleveurs et parcs naturels régionaux doivent désormais s'adapter à sa présence, tout en prouvant l'insécurité de leurs troupeaux.

La brume se lève à peine en ce matin de novembre. Le thermomètre affiche presque zéro et les promeneurs sont absents du paysage. À l’horizon, un massif forestier à perte de vue, et, quelque part dans la prairie, un troupeau de brebis. Yves Lachenal, chevrier, en possède une vingtaine. Vêtu d’un short et de chaussures de randonnées, il ne semble pas craindre le froid hivernal et incarne l’homme de la montage par excellence. En 35 ans, Yves Lachenal n’a jamais quitté son alpage, situé à 800 m d’altitude. Au milieu des brebis, se trouvent deux chiens. Ces derniers surveillent le troupeau, protégé par des barrières électrifiées, du matin au soir. Car la présence du loup menace de nouveau les éleveurs en France.
Une espèce protégée depuis 30 ans
L'histoire du loup remonte au siècle dernier. Longtemps méfié par la société, le loup apparaissait comme une espèce nuisible. À cause de leurs impacts directs sur l’élevage, les loups étaient chassés, piégés, parfois empoisonnés. Leurs derniers représentants disparaissent du territoire français dans les années 1930. L'espèce est considérée comme "éradiqué" dans les années 1950.
Dès sa création, dans les années 1990, l’Union européenne pre...
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