En amont de la COP26 prévue en novembre à Glasgow, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et la présidence britannique de la conférence climat COP26 réunissaient aujourd’hui le monde de l’énergie pour une réunion internationale à distance. Baptisée « Sommet Net Zéro« , la réunion visait à trouver les moyens de limiter les émissions de gaz à effet de serre du secteur de l’énergie, source de trois quarts des émission mondiales. Ces acteurs craignent un « très fort rebond » cette année avec la reprise économique.
L’émissaire américain pour le climat John Kerry y a annoncé que les États-Unis présenteront de nouveaux engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre le 22 avril prochain. Et ce, à l’occasion du sommet environnemental organisé par Joe Biden. Le président de la COP26, Alok Sharma, a aussi appelé à « faire beaucoup plus maintenant pour transformer les objectifs lointains en actions immédiates« . « Nous ne pouvons simplement pas nous permettre une autre décennie de délibérations » face à la perspective d’un « avenir apocalyptique« , a-t-il insisté. Il a cité la nécessité de sortir du charbon, développer les véhicules zéro émission, agir contre la déforestation. Il a aussi appelé « tous les pays à s’engager dans un monde zéro émission« .
Engager réellement la transition, transports en tête
Le directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol, appelle aussi à une action concertée. « Les engagements nationaux seuls ne suffisent pas, parce que les économies sont liées. Si nous voulons que les transitions se fassent suffisamment rapidement, à des coûts abordables, nous devons travailler ensemble », plaidait-il en début de semaine. Il évoque un besoin de « transition profonde dans tous les secteurs où la demande énergétique est forte ». Et la nécessité d' »identifier des moyens d’action à court terme ».
À commencer par les transports. « En 2020, 4% des voitures vendues dans le monde ont été des voitures électriques, mais 42% étaient des SUV, et pas seulement aux États-Unis mais en Chine, en Europe et ailleurs », souligne-t-il. « Alors nous avons deux devoirs (…): trouver des incitations en faveur des moyens de transport propres, mais aussi des freins financiers aux plus polluants ».
Chine, États-Unis, Inde, Union européenne… les premiers émetteurs de la planète se réunissaient pour tenter de mieux coopérer en matière d’énergie. Les responsables énergie et/ou climat d’une quarantaine de pays ont participé à l’événement. De grands États émergents étaient représentés, l’Indonésie, l’Afrique du sud, le Brésil… et des représentants d’ONG et d’entreprises invités.
En décembre, les émissions du secteur énergétique avaient déjà augmenté de 2% par rapport à leur niveau de décembre 2019. Et déjà se profile une reprise économique pas si « verte », a alerté l’ONU début mars malgré les promesses de nombreux gouvernements.
Source : AFP
Photo : Fatih Birol, directeur de l’AIE. Friends of Europe / Flickr