En France, la grande majorité des chauffe-eaux sont électriques et consomment jusqu’à 20% de l’énergie d’un ménage selon l’ADEME. Des alternatives moins énergivores, comme les chauffe-eaux solaires ou thermodynamiques, existent et permettent de faire des économies sur les factures énergétiques.
Avec l’arrivée de la nouvelle année, les températures chutent à l’extérieur et augmentent sous la douche. Pour produire de l’eau chaude sanitaire, la majorité des français utilisent un chauffe-eau électrique. En effet, selon le Groupement des marques d’appareils pour la maison (Gifam), en 2021, “15 millions de logements [étaient] équipés de chauffe-eau électriques”. D’après cette même étude, cela représente 42% des logements de l’Hexagone. Cependant, bien qu’ils soient privilégiés par les foyers, des alternatives moins énergivores existent pour remplacer les chauffe-eaux électriques.
Effectivement, selon l’ADEME, l’eau chaude sanitaire consomme jusqu’à 20% de l’énergie d’un ménage. Ainsi, elle “est le deuxième poste de consommation d’énergie dans le logement, d’où l’importance de bien choisir son chauffe-eau”, explique l’agence. Pour remplacer un chauffe-eau électrique de plus de vingt ans, l’ADEME conseille de se tourner vers les chauffe-eaux thermodynamiques ou solaires individuels.
Des alternatives moins énergivores
Contrairement aux chauffe-eaux électriques, les appareils thermodynamiques et solaires utilisent uniquement des énergies renouvelables pour fonctionner. Un chauffe-eau solaire, comme son nom l’indique, se sert de capteurs évaporatifs solaires pour chauffer l’eau. Les chauffe-eaux thermodynamiques, eux, peuvent fonctionner grâce à deux sources d’énergies différentes : l’aérothermie ou la géothermie. Dans ces deux cas, ils récupèrent la chaleur de l’environnement ambiant (air ou sol) pour produire de l’eau chaude sanitaire.
Ces alternatives consomment ainsi moins d’électricité du réseau pour produire de l’eau chaude. Elles permettent donc de réaliser des économies sur les factures énergétiques. De plus, et selon l’ADEME, les appareils thermodynamiques et solaires ont également un meilleur “rendement sur énergie primaire” que leur équivalent électrique. “Les systèmes utilisant des énergies renouvelables ont globalement de très bonnes performances et produisent plus d’énergie [sous forme de chaleur] qu’ils n’en consomment”, détaille l’agence.
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D’après les chiffres de l’ADEME, les chauffe-eaux électriques ont, en général, un rendement de “moins de 30% en tenant compte des pertes de chaleur liées au stockage de l’eau chaude”. En comparaison, les chauffe-eaux solaires ont un rendement de 60% à 190% en fonction de l’installation. Les chauffe-eaux thermodynamiques présentent de leur côté un rendement de 90% à 160 %, selon la technologie utilisée. Ces alternatives sont donc moins énergivores, à la fois vis-à-vis de l’électricité du réseau et de leur source d’énergie primaire.
Des alternatives pas tout à fait autonomes
Les chauffe-eaux solaires et thermodynamiques sont donc moins énergivores et possèdent un meilleur rendement énergétique. Toutefois, ces solutions ne sont pas totalement autonomes. En effet, d’après l’ADEME, “le chauffe-eau solaire individuel peut couvrir 50 à 70% des besoins annuels d’une famille selon les régions”. En hiver notamment, il est nécessaire d’utiliser en plus un appoint afin d’assurer le reste de la production d’eau chaude que l’appareil, solaire ou aérothermique, ne couvre pas. Ceux-ci sont généralement électriques et intégrés au chauffe-eau.
Contrairement aux chauffe-eaux solaire et aérothermique, les appareils reposant sur la géothermie ne nécessitent pas d’appoint. Selon l’ADEME, ceux-ci sont “très performants, et particulièrement adaptés aux climats rigoureux”. Cependant, un chauffe-eau thermodynamique géothermique “nécessite une surface de terrain relativement importante, au moins 5 m2 dédiés », précise Anne Lefranc, ingénieure au service Bâtiment de l’ADEME, spécialiste du chauffage et de l’ECS pour Le Journal des Énergies Renouvelables de l’agence, pour installer le capteur géothermique et ses tuyaux enterrés.
MaPrimeRénov’ : l’aide de l’État pour la rénovation énergétique
Un autre inconvénient des chauffe-eaux thermodynamiques et solaires est leur prix d’achat et d’installation plus élevés. Selon Effy, entreprise spécialiste en rénovation énergétique, l’installation d’un chauffe-eau électrique peut coûter entre 500 et 1.500€. En revanche, le “prix d’un chauffe-eau thermodynamique est, généralement, inclus entre 2.500 et 5.000 € (hors frais d’installation)”, explique l’entreprise. Enfin, le coût d’un chauffe-eau solaire peut s’élever de 1.400€ à 10.000€ selon le type d’appareil.
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Cependant, les économies effectuées sur la consommation électrique de ces appareils permettent de rentabiliser cet investissement. De plus, des aides de l’État existent pour alléger ce coût initial. Pour encourager la rénovation énergétique des logements français, et notamment des passoires thermiques, l’État propose l’aide MaPrimeRénov’, accessible à tous les propriétaires. Les chauffe-eaux électriques, selon Izi by EDF ne sont pas concernés par cette prime. En effet, “les appareils utilisant de l’électricité ne sont pas considérés aujourd’hui comme entrant dans le cadre de la rénovation énergétique”, explique l’entreprise.
En revanche, l’aide MaPrimeRénov’ Décarbonation, nouveauté de l’année 2024, est disponible pour les chauffe-eaux thermodynamiques et solaires. Le montant de la prime est alors établi en fonction du type de travaux et du niveau de performance énergétique visé. Selon France Rénov’, le service public chargé de la rénovation de l’habitat, cette prime est même cumulable avec d’autres aides. Par exemple, et “sous certaines conditions, MaPrimeRénov’ peut se cumuler avec d’autres aides à la rénovation énergétique : les aides des collectivités locales, l’éco-prêt à taux zéro, les aides des certificats d’économie d’énergie (CEE) ou la TVA à taux réduit à 5,5 %”, détaille le service.