La France ne construira que des bâtiments neufs à énergie positive dès 2020. Ces bâtiments nous invitent à repenser le pilotage des consommations. Pour apporter des solutions nouvelles dans le cadre de la RE2018, les industriels prévoient des réponses globales pour des bâtiments à énergie positive (BePos). L’auto-consommation de la production photovoltaïque et l’exploitation de la domotique en font partie.
Dès 2016, l’électricité produite par les panneaux photovoltaïques des particuliers devrait être moins chère que l’électricité fournie par le réseau selon plusieurs experts. Dès lors, il deviendra intéressant pour les personnes équipées de panneaux photovoltaïques d’auto-consommer leur production. Et pour optimiser cette auto-consommation, les constructeurs développement différentes centrales de gestion intelligente de l’énergie. Le Sunny Home Manager, développé par SMA, en est un exemple.
Consommer sa propre production photovoltaïque
L’objectif d’un tel équipement est d’optimiser l’utilisation sur site de sa propre production solaire, avant de revendre le surplus à EDF. Les propriétaires bénéficient d’une vue d’ensemble des flux énergétiques de leur foyer, ainsi que de conseils personnalisés sur la meilleure façon de consommer leur production solaire. Grâce à des prises radiocommandées, ils peuvent notamment piloter et programme la mise en route de certains appareils électriques.
Les mesures montrent qu’un générateur solaire permet d’auto-consommer entre 20 et 40 % de sa production photovoltaïque. En ajoutant le Sunny Home Manager, il est possible d’augmenter cette auto-consommation d’environ 15 %. Avec un système de stockage, il devrait être possible d’augmenter l’auto-consommation d’encore 15 %.
Une base météo intégrée permet de prévoir du jour au lendemain le niveau d’ensoleillement et donc la production électrique du jour suivant. « Par apprentissage, le système sait figurer les blocs de consommation qui peuvent être déclenchés dans le cadre de la courbe d’auto-consommation du générateur », confie Pascal Richard, Directeur commercial de SMA France.
En fonction de la météo, le boîtier permet de programmer la mise en route de groupes d’appareils via bluetooth. Ainsi, la machine à laver le linge ou la vaisselle démarrera, par exemple, à 14 heures, lorsque vous êtes au travail et que le soleil brille. À votre retour, et sans que vous n’ayez à appuyer sur le bouton, tout sera propre !
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La domotique, solution pour les bâtiments intelligents ?
La domotique constitue l’ensemble des technologies utilisées dans les bâtiments qui permettent de centraliser le contrôle des différents équipements et services d’un bâtiment ou d’une habitation. Elle sert à faire de l’efficacité énergétique active ! Elle facilite le confort, la sécurité et la communication à distance. « Le but du jeu est d’avoir des bâtiments économiques en énergie, intégralement équipés de capteurs et d’interrupteurs, qui fonctionnent facilement, que l’on puisse mettre, défaire et redéfaire, des bâtiments communiquant et interopérables », explique Laurent Muckensturm, gérant de Giga-concept, distributeur de solutions complètes en radiofréquences.
Pour être communicant, il faut des capteurs, des mesures, du comptage et des actionneurs. Le protocole EnOcean s’appuie sur trois principes physiques : la piézo-électricité, le photovoltaïque et l’effet Peltier. Les interrupteurs fonctionnent grâce à l’énergie fournie par la pression mécanique de celui qui l’actionne. Cela génère le peu de courant nécessaire pour envoyer l’information radio à la centrale. Ils ne nécessitent ni pile, ni fils ce qui limite la pose des câbles et le percement des murs. Ils peuvent donc être placés et déplacés en toute simplicité et sans maintenance. Les capteurs, sondes de température, contacts d’ouverture et de fenêtre et les affichages display fonctionnent grâce à des minis panneaux photovoltaïques ; le chauffage central fonctionne par effet Peltier.
« EnOcean est la seule norme ISO domotique interopérable sur le marché, bidirectionnel ; environ 300 fabricants de produits travaillent avec le protocole EnOcean pour environ 1 200 produits interopérables déjà disponibles », commente Laurent Muckensturm. Cette technologie sans fil est totalement interopérable, ouverte et comparable aux normes Bluetooth et Wi-Fi. Une box récupère toutes les informations présentes le bâtiment : elle est pilotables sur place et à distance, par smartphone ou ordinateur.
Lorsque domotique rime avec « économies d’énergie »
Les bâtiments intelligents bénéficient de plusieurs systèmes de communication. Ainsi, la domotique permet de piloter le chauffage central pièce par pièce. Il est aussi possible d’optimiser la ventilation double flux d’un bâtiment en faisant de l’analyse de l’air. Les capteurs d’humidité ou de CO2 commandent l’allumage de la ventilation en fonction des résultats.
Il existe aussi des poignées de fenêtre radio qui permettent d’envoyer un signal radio à la box pour qu’elle éteigne le chauffage lorsqu’une personne ouvre les fenêtres. Cela est très pratique pour les hôtels et les habitations, car cette action n’est pas toujours pensée. « Ce qui est intéressant dans les bâtiments intelligents de demain est de pouvoir faire des choses complètement automatiques auquel l’utilisateur ne penserait justement pas », précise Laurent Muckensturm. C’est l’un des intérêts des bâtiments intelligents !
Plusieurs hôtels se sont mis à la domotique pour simplifier la maintenance et faire des économies d’énergie. Dans les hôtels à ouverture de portes par carte, si le client quitte la chambre en laissant, par exemple, la lumière et le chauffage allumés, le tout est pilotable depuis l’accueil sans avoir à envoyer un agent sur place.
Le BePos interroge sur la ville durable
En travaillant sur les bâtiments à énergie positive, et dans le cadre de la RBR 2020, les architectes s’intéressent aux consommations énergétiques des îlots urbains, des quartiers, et non pas seulement des bâtiments. « Partant du BePos, on soulève la vraie question de l’évolution de nos modes de vie en ville », estime Alain Maugard, Président de Qualibat, organisme de qualification et de certification des entreprises du Bâtiment. « Trouvons donc l’optimum au niveau du bâtiment, de l’îlot, du quartier, puis de la ville », lance-t-il, car « plus l’on change d’échelle et plus la dimension énergétique est réductrice ».
« Construire des bâtiments BePos à énergie positive, ce n’est pas compliqué : il suffit de réduire drastiquement les consommations et couvrir ses consommations par des énergies renouvelables, et ça coûte à peine plus cher. » commente l’architecte Françoise Hélène Jourda. « Ce qui est beaucoup plus compliqué c’est d’intégrer cela dans une démarche de développement durable globale, prendre en compte la qualité renouvelable des matériaux, l’aspect santé, récupérer les eaux de pluies, etc. », poursuit-elle. Pour les matériaux de construction, il n’y a pas 36 solutions : « Quand on raisonne soutenable ou durable, on essaie d’utiliser des matériaux renouvelables, donc on utilise principalement du bois », insiste-t-elle.
Auteur : Matthieu Combe, fondateur du webzine Natura-sciences.com
Bonjour,
il est vrai que les grands faiseurs sont toujours mis en avant alors que des sociétés françaises ont déjà des produits qui fonctionnent et en activité… Mr Montebourg un petit coup de main ne serait pas de trop.
Je suis d’accord avec toi chevrel Il existe beaucoup d’entreprise Française qui ont une longueur d’avance sur leurs concurrents mais je crains que le protectionnisme ne soit pas la solution.Pour l’instant je vais me contenter de régler mon radiateur manuellement.
D’autant qu’avec les nouveaux appareils ménagers qui consomment beaucoup moins ( ampoules led par exemple ), il est très facile de n’utiliser que sa propre énérgie…
Pour des bâtiments passifs et intelligents, les 2 systèmes abordés dans l’article pourront être une des solutions proposées par les promoteurs.
Par contre que deviendra le prix du m2 de ce type de construction, actuellement les tarifs sont déjà élevés alors que l’on est assez loin de réaliser des bâtiments à énergie positive.