85% de la biodiversité marine sont encore inconnus et 95 % de la plaine abyssale océanique sont encore inexplorés selon l’Ifremer. Comment mettre fin à cette ignorance ? L’idée a germé dans la tête de Jacques Rougerie, architecte de renommée internationale et président fondateur du SeaOrbiter. Découvrez son vaisseau des océans, mise à l’eau en 2015 !
SeaOrbiter est vaisseau qui arpentera les mers pour des missions longues supérieures à 6 mois. Du haut de ses 58 m, dont 27 mètres sont émergés et 31 mètres sont immergés, et de ses 550 tonnes, ce vaisseau construit en aluminium recyclable fonctionnera intégralement à l’aide d’énergies renouvelables. Il pourra accueillir de 18 à 22 personnes sur 12 niveaux.
Pour commencer la construction du vaisseau, une campagne de crowdfunding vient d’ouvrir sur KissKiss BankBank. Les 325 000 € récoltés serviront à construire l’Oeil du SeaOrbiter. L’Oeil du SeaOrbiter d’une hauteur de 18 mètres, constitue la partie supérieure du vaisseau. Il accueillera le poste de vigie et l’ensemble des systèmes de communication qui permettront de suivre en direct l’aventure. Ce chantier marquera le début de la construction du SeaOrbiter en France en juin 2014. L’intégralité du vaisseau devrait être mis à l’eau en Décembre 2015. Après 4 mois d’essais, SeaOrbiter devrait faire sa première mission en Méditerranée, explorant les abysses et les vestiges engloutis des civilisations disparues.
Jacques Rougerie, fondateur du projet, rêve déjà d’« un réseau planétaire d’une dizaine de vaisseaux ». Ceux-ci permettraient de couvrir les cinq grands océans, et les principales mers intérieures. « Le prix de construction du premier vaisseau, équipements compris, est estimé à environ 35 millions d’euros », confie-t-il.
SeaOrbiter, un point de départ vers les abysses
L’originalité principale de ce projet réside dans la richesse des possibilités offertes. « SeaOrbiter est le seul véhicule au monde qui permet d’observer en continu l’océan et ses abysses. SeaOrbiter permet de mettre à jour de nouvelles espèces, de nouveaux paysages, de nouvelles potentialités », prévoit Sylvia Earle, exploratrice National Geographic.
Equipé d’un accès sous-marin direct à 12 m de fond, SeaOrbiter constituera une base pour les plongeurs et le point de départ des explorations vers les abysses. Scaphandre autonome, sous-marin ou autres engins robotisés d’exploration permettront de conduire des missions sous-marines et de collecter des données sur de très longues périodes, jusqu’à 6 000 m de profondeur !
SeaOrbiter, une recherche de pointe
Le vaisseau accueillera des scientifiques à des fins de recherches et d’innovation. Les domaines sont particulièrement variés : énergies marines nouvelles et renouvelables, climatologie, pharmacologie et santé, équipements et systèmes d’analyse, surveillance de l’écosystème marin, alimentation de demain, ressources minérales ou encore exploration des milieux marins à travers l’exploration des monts sous-marins et des grands fonds.
Ainsi, SeaOrbiter permettra de mieux comprendre les relations entre océan et atmosphère, la modification des équilibres planctoniques, la diminution de la biodiversité et les conséquences du réchauffement climatique sur le milieu marin et ses organismes. SeaOrbiter permettra également de suivre et comprendre le comportement et les phénomènes de migrations de nombreux organismes, depuis le plancton jusqu’aux grands mammifères marins. Il mesurera les paramètres d’acidification de l’océan et cartographiera les zones mortes ou en voie d’acidification.
La pollution marine pourra être surveillée. Notamment, l’impact sur les communautés pélagiques, la composition et la qualité du plancton, l’ensemble des chaînes trophiques et la ressource halieutique pourront être étudiées. Le rendez-vous avec l’océan est pris !
La campagne de crowdfunding s’ouvre aux dons à partir de 10 euros. Pour 55 €, votre nom sera inscrit à l’intérieur de l’Oeil. Pour les plus charitables, un don de 15 000 € permettra de passer 48h à bord, avec une nuit passée sous la mer (5 places disponibles). A partir de 40 000 €, le don donne droit à une plongée en sous-marin biplace (3 places disponibles) !
Auteur : Matthieu Combe, fondateur du webzine Natura-sciences.com