La consommation de charbon pour la production électrique est responsable d’environ 14% des émissions de gaz à effet de serres (GES) au Canada et d’environ 38% au niveau mondial. À l’usage de plus en plus marqué qu’en font la Chine et l’Inde, s’impose toutefois un impératif de respect des nouvelles normes d’émissions de GES. Les nouveaux procédés doivent permettre d’adopter du charbon propre.
Ressources naturelles Canada (RNCan) s’intéresse aux techniques liées au charbon propre depuis plusieurs années. Le Centre de la technologie de l’énergie CANMET, de RNCan, a réalisé, sous la direction de M. Bruce Clements, une étude sur un nouveau système d’oxycombustion sous haute pression, le ThermoEnergy Integrated Power System ( TIPS ).Cette technologie très prometteuse est en cours de développement au sein du complexe de recherche canadien CANMET.
L’augmentation de la pression engendre la liquéfaction des gaz. Le système TIPS permet la capture du CO2 et améliore la capture des polluants toxiques et prioritaires du charbon, tels que les NOx, SOx, le mercure et les particules. Ces polluants pourront ensuite être récupérés par condensation directe et être stockés séparément. L’idéal serait de pouvoir les vendre car les coûts d’exploitation seraient ainsi diminués et l’efficacité environnementale nettement augmentée.
Une solution révolutionnaire pour du charbon propre?
Le charbon est essentiel pour maintenir la sécurité énergétique mondiale à un prix compétitif. D’autant plus que la demande de charbon dans le monde sera amenée à augmenter dans les prochaines années principalement à cause du boom économique asiatique. Un engagement canadien et international est donc nécessaire pour développer un charbon propre. D’après Alex Fassbender, le ThermoEnergy Integrated Power System constitue une alternative révolutionnaire aux besoins mondiaux en énergie.
D’autres projets sont actuellement en cours afin de rendre le charbon plus écologique. Ainsi, le traitement des fumées d’usines par différents filtres, puis par l’injection des fumées dans des étangs remplis de micro-algues, est étudié par Innoventures Canada ( voir l’article « Des algues dans nos voitures »). Différents projets de séquestration du CO2 existent également, visant notamment à enfouir les gaz dans les couches géologiques profondes terrestres ou marines. La séquestration permettrait d’abaisser les émissions de gaz à effet de serre à un niveau proche de zéro. Toutes ces techniques témoignent d’un intérêt de plus en plus marqué pour d’autres sources d’énergie qui pourront paver la voie à l’ère de « l’après-pétrole ».
Auteur : Matthieu Combe, fondateur du webzine Natura-sciences.com