Le Salon de l’Agriculture est l’occasion de rencontrer des producteurs engagés. Sébastien Peiffer, Antoine Mallemouche et Aurélie Carrillo, associés au sein de la Brasserie La lutine en font parti. Ils proposent leur bière qui est fabriquée de façon artisanale depuis 2001, et certifiée bio depuis 2012.
« Lorsque j’ai repris la brasserie en 2010, il était important pour moi de passer en bio », prévient d’emblée Sébastien Peiffer. Cela a été chose faite dès 2012. « Nous utilisons au maximum des produits locaux ou français, notamment l’orge, le blé malté, les noix ou la fraise », assure-t-il. « En revanche, il n’y a pas assez de houblon en France et nous sommes obligés de passer par un négociant anglais, regrette le brasseur. Je vais être honnête, celui-ci provient de Belgique, Allemagne, Pologne ou de Nouvelle-Zélande ». « Cela me pose problème, mais je ne peux pas faire autrement pour le moment », précise-t-il. Même constat pour les levures, qui ne sont pas reconnues en bio par les certificateurs.
7 bières bio et bientôt une à la spiruline
La brasserie propose 4 classiques : blonde, ambrée, brune et blanche. Petite particularité : nos brasseurs incorporent du timut dans leur blanche, du « poivre pamplemousse » qui pousse de façon sauvage au Népal. Celui-ci n’est pas bio mais est cueilli à 3.000 mètres d’altitude. Il représente moins de 0,01% du breuvage, pour donner un caractère unique. A côté, l’entreprise propose une bière à la noix bio de Dordogne, forte en goût. Il y a aussi la Bière de Noël, proposée de novembre à mars. Et enfin, une bière à la fraise bio de Dordogne pour l’été.
Les brasseurs proposeront d’ici l’été une bière à la spiruline. « Étant fan de Star Wars, je voulais développer une bière qui aurait la couleur d’un sabre laser », plaisante-t-il. C’est chose faite avec cette bière d’une couleur bleu-vert. « Mais je vous rassure, la spiruline donne juste la couleur, la bière n’aura pas goût d’algue », prévient-il.
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Grandir sans perdre son âme
Actuellement, les bières bio de la Brasserie sont surtout vendues en circuits courts et en vente directe. On les retrouve chez les cavistes de bières, les Biocoop de Dordogne, les magasins de producteurs… Et bien évidemment dans les bars et restaurants. Les ventes se développent aussi dans les grandes villes aavoisinantes notamment Bordeaux et Toulouse.
« Notre production actuelle est de 700 hectolitres, avec une capacité maximale de 800 hectolitres, explique Sébastien. Nous sommes à une période charnière car nous devons nous développer pour pérenniser notre activité ». C’est pourquoi les deux compères ont décidé de tenter l’aventure cette année. Ils se sont rendus pour la première fois au Salon internationale de l’agriculture à Paris.
Vivre l’expérience du salon de l’agriculture
« Nous avions envie de vivre l’expérience du salon de l’agriculture et toucher le public parisien, racontent Sébastien Peiffer et Antoine Mallemouche. C’est une expérience enrichissante et riche humainement, mais épuisante ! ». Les deux artisans tiennent à souligner que parmi l’ensemble des bars et brasseurs présents, seulement deux proposent des gobelets réutilisables. Ils en font évidemment partie. « C’était important pour nous, car nous voulons limiter au maximum nos déchets », défendent-ils. C’est pourquoi, la brasserie réfléchit désormais à l’idée d’acquérir un méthaniseur pour transformer ses drêches – résidus de brassage – en électricité.
Pour déguster les bières bio de La Lutine, rendez-vous Hall 3, stand L136. Le demi est proposé à 3€ et la pinte à 6€. A consommer sur place ou à emporter, avec modération!
Auteur : Matthieu Combe, journaliste du webzine Natura-sciences.com