L’ONG France Nature Environnement a eu accès à un rapport encore confidentiel remis à Julien Denormandie l’année dernière. Il s’agit d’un diagnostic complet très décevant portant sur les 14 dernières années d’actions politiques en matière de réduction de l’usage des pesticides. Le rapport est remis au ministre de l’Agriculture en mars 2021 mais n’a pourtant jamais été rendu public. Selon l’ONG, il s’agit donc d’un rapport « dissimulé par le ministre de l’Agriculture pour masquer ses échecs ».
« Les recommandations du rapport pouvaient pourtant être appliquées dès 2021, en particulier celles visant la réorientation des subventions de la politique agricole européenne », explique France Nature Environnement.
Pour Claudine Joly, qui suit le dossier Pesticides à France Nature Environnement : “le réseau des fermes DEPHY et le développement de l’agriculture biologique démontrent qu’une réduction forte est possible. Il faut aujourd’hui massifier les pratiques économes en les soutenant réglementairement là où cela est nécessaire. Il faut le faire financièrement de façon générale, tout en pénalisant les mauvaises pratiques« . Selon le rapport, il faut que 25% de la surface agricole française passe à l’agriculture biologique. Cela permettrait d’atteindre près de la moitié de l’objectif du plan Ecophyto. Ce plan vise à réduire de 50% de l’usage des pesticides d’ici 2025. « Qu’attend le gouvernement pour conforter cette agriculture alors que l’on voit au contraire disparaître l’aide au maintien de l’agriculture biologique dans la nouvelle PAC ? ”, ajoute Claudine Joly.
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