Le 21 janvier, l’UFC-Que-Choisir publiait une étude dénonçant une hausse des tarifs des complémentaires santé de 4,3% en 2021. Le même jour, la Mutualité française avançait pour sa part une hausse de 2,6%. Alors que le gouvernement mène sa propre enquête, une convocation prochaine des acteurs au ministère de l’économie et des finances n’est pas exclue.

Dans une étude parue le 21 janvier, l’UFC-Que-Choisir relève une hausse médiane de 4,3% des tarifs pour contracter une complémentaire santé en 2021. Cela représente un surcoût annuel de 79 euros pour les ménages. L’association juge cette hausse « difficile à justifier alors que la crise sanitaire leur a paradoxalement été favorable ». Pour arriver à cette conclusion, l’organisme a étudié 623 contrats individuels, provenant de 123 organismes complémentaires différents.
Le même jour, la Mutualité française dévoilait sa propre enquête annuelle, menée auprès de ses mutuelles adhérentes. Elle annonce pour sa part une inflation moyenne de 2,6%. L’étude repose sur la contribution de 32 mutuelles, couvrant 13,9 millions de personnes en complémentaire santé. « Les cotisations des mutuelles suivent l’augmentation des dépenses de santé depuis 10 ans », assure la Mutualité française.
Le gouvernement mène son étude sur l’évolution des tarifs
Sur Public Sénat et LCP-AN, Olivia Grégoire, secrétaire d’État chargée de l’économie sociale, solidaire et responsable, a annoncé que le gouvernement menait actuellement son propre inventaire. Face aux données « parcellaires » de l’UFC-Que-Choisir, il étudie les hausses tarifaires sur les contrats de mutuelles et complémentaires santé. Les résultats de cette étude sont attendus « dans les prochains jours ».
La secrétaire d’État rappelle que dans le cadre du déploiement du 100 % santé pour les audioprothèses, les mutuelles s’étaient engagées à ne pas augmenter leurs tarifs. « Je sais que Bruno Le Maire les refera revenir si les choses n’étaient pas claires dans les jours qui viennent, prévient Olivia Grégoire. On a entendu les engagements, il faut qu’ils soient tenus ».
La résiliation de sa mutuelle est désormais possible à tout moment depuis le 1er décembre 2020. Mais dans les faits, la comparaison entre les différentes offres reste très difficilement lisible. L’UFC-Que-Choisir demande donc au gouvernement de mieux réglementer la comparabilité et la lisibilité des offres d’assurance complémentaire. L’association appelle à une meilleure transparence sur les frais de gestion. Enfin, elle souhaiterait que les contrats et tarifs des complémentaires soient accessibles sans avoir à renseigner des informations personnelles.
Matthieu Combe