En 2005, les principaux producteurs de charbon étaient la Chine, les Etats-Unis, l’ex-URSS, l’Australie, l’Inde, l’Afrique du Sud, la Pologne, l’Allemagne. Un regain d’intérêt est observé pour le charbon, notamment dans les pays qui en possèdent d’importantes réserves, alors qu’ils manquent de pétrole et de gaz. D’autres pays se montrent intéressés car ils souhaitent économiser leurs ressources en pétrole et en gaz, notamment les Etats-Unis. L’objectif est d’obtenir du charbon propre ou de le liquéfier.
Le charbon représente près de 65% de l’énergie totale consommée en Chine. En Australie, sa part s’élève à 45%. En Allemagne et aux Etats-Unis, elle atteint près de 25%. Son utilisation est en revanche faible au Moyen-Orient, au Mexique et au Canada. Mais aussi en France et dans plusieurs autres pays européens. En 2008, la Chine a représenté plus de 40% de la consommation mondiale de charbon. Loin devant les Etats-Unis (16 %) et l’Inde (8 %), selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). D’ici 2030, la Chine pourrait représenter près de 65 % de la croissance mondiale de la consommation en charbon, selon la même agence. Au cours de cette période, si la demande mondiale en charbon devrait croître annuellement d’environ 1,9 %, celle de la Chine se rallongera de 2,9 % par an.
Quelles sont les réserves mondiales de charbon ?
Le charbon est l’énergie fossile la plus répandue. On estime les réserves prouvées et exploitables à près de 600 millions de tep, soit 350 millions de tonnes. Cela représente environ deux siècles de consommation au rythme actuel. Le charbon ne semble pas poser de problèmes géopolitiques, car il est mieux réparti que les autres énergies fossiles dans les deux principaux pays émergents : La Chine et l’Inde.
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Le charbon liquéfié, un intérêt ?
La liquéfaction du charbon permet de répondre à de nombreux usages du pétrole. Il est technologiquement fiable et valable économiquement. Cette technique a été utilisée par l’Allemagne pendant la seconde guerre mondiale. Puis, par l’Afrique du Sud à partir de 1960. Dans les deux cas, l’objectif était de contrecarrer l’embargo dont ces pays étaient l’objet. La compagnie sud-africaine Sasol est à présent le leader mondial des carburants à base de charbon liquéfié.
Le procédé Bergius est le plus intéressant. Il nécessite le broyage du charbon, puis son mélange avec un solvant qui est chauffé sous pression en atmosphère d’hydrogène. Après raffinage, il permet d’obtenir environ 4 barils de distillats par tonne de charbon. La composition obtenue est composée de 60 à 70% de gazole, 20 à 30% de naphte et 10% de gaz liquéfié. La gamme et la qualité des distillats obtenus sont intéressantes. Si la production actuelle de charbon liquéfié est de plus de 150 000 barils par jour, elle devrait atteindre 600 000 en 2020, pour avoisiner les 1,8 million de barils en 2030. La Chine mise particulièrement sur ce procédé, vu ses réserves de charbon pour assurer son indépendance énergétique. Un projet est actuellement en cours dans le pays, en collaboration avec l’entreprise Sasol pour produire 90 000 tonnes de baril par jour.
Le problème des émissions de gaz à effet de serre, notamment du CO2 et du dioxyde de soufre (SO2), reste entier. En effet, les émissions sont plus importantes que pour le pétrole ou le gaz. Cela ramène à la question de la séquestration du CO2, par capture et stockage, à la sortie des usines.
Auteur : Matthieu Combe, fondateur du webzine Natura-sciences.com
Le charbon n’en a pas pour deux cents ans de consommation au rythme actuel. Ces données datent d’au moins quinze ans et il n’est même pas certains qu’elles aient été valables à l’époque.
Le déclin du charbon est beaucoup plus proche qu’on ne l’entend dire.
http://energeia.voila.net/fossile/charbon_declin.htm
Comme nous connaissons le peak oil qui approche, il faut se faire à l’idée d’un peak coal un peu plus tard.
Ce sommet de la production arrivera d’ailleurs plus vite en Chine, vers 2015-2020, que pour le monde entier, vers 2025-2030.