À la surprise générale, Sandrine Rousseau est la grande finaliste de la primaire écologiste derrière Yannick Jadot, avec 25,14% des votes contre 27,7%. Courageuse pour défendre ses idées clivantes, Sandrine Rousseau plaît à ses électeurs qui devront la soutenir lors du second tour du 25 au 28 septembre.
Pour gagner le second tour et atteindre la présidence en 2022, Sandrine Rousseau veut porter un projet d’écologie radicale. Elle prône ainsi l’instauration de changements drastiques et un nouveau paradigme dans le rapport des sociétés à leurs environnements. L’écologie de Sandrine Rousseau et la justice sociale qu’elle défend sont en opposition avec le modèle dominant. En politique française, c’est la première candidate à se réclamer de l’écoféminisme. Économiste et écrivaine, elle est l’ancienne porte-parole d’Europe Écologie Les Verts. Elle est révélée auprès d’un public élargi en 2016 suite à sa prise de parole contre l’ex-député Denis Baupin, mis en cause pour des faits d’agressions et de harcèlement sexuels.
Dans son podcast « Sensiblement politique« , Sandrine Rousseau dit ne pas vouloir « ériger la culpabilité comme fer de lance de nos politiques mais de constater ce qui a été fait, de réparer, de protéger et d’agir autrement. » Car comme elle le rappelle, il est « impossible de négocier avec la planète. Il n’existe pas de pollution responsable. Notre modèle économique ne peut prévaloir sur la vie humaine, si sur la vie tout court.«
Une politique au service des êtres et du vivant
Prônant une « radicalité environnementale« , Sandrine Rousseau défend la sortie du nucléaire, la production d’une énergie d’origine 100% renouvelable d’ici à 2050. La candidate compte également instaurer des taxes sur les biens et services polluants. Son projet sera aussi d’augmenter le prix du carbone et instaurer un quota carbone pour les entreprises et les ménages.
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Si elle est élue, elle entend créer un « pacte de dignité écologique et social » et faire entrer la nature « dans notre système juridique« . Pour cela, elle défend l’institution de droits de la nature et le renfort du statut juridique des animaux.
Sur le plan social, l’écoféministe a pour projet d’instaurer la semaine de quatre jours, faciliter les démarches liées à la transition de genre. Sandrine Rousseau veut également réformer l’inspection générale de la police nationale (IGPN) et de la gendarmerie nationale.
Faire bouger les lignes
Sur Twitter, Joseph défend la candidate. Face à un internaute comparant Sandrine Rousseau à une plante verte, l’électeur lui rétorque : « Sandrine est la seule à avoir des idées innovantes et qui est capable de rétablir la souveraineté de la France et la faire rayonner industriellement. »
Et Joseph compte réitérer son vote pour Sandrine Rousseau. Interrogé sur sa motivation par Natura Sciences, il estime que la candidate fait bouger les lignes. « Elle apporte des idées radicales pour permettre un essor écologique dans le pays. Cela pourrait mettre la France au premier rang mondial en termes de technologies vertes. L’écologie est un sujet central en plus de porter un projet industriel d’avenir et florissant.«
L’espoir d’une convergence des luttes
Partisan de Sandrine Rousseau, Adrien Dugué est convaincu qu’elle est la candidate qui associe le mieux social et écologie. Il l’affirme : « C’est elle qui s’est le mieux emparée de ces questions-là, en consultant systématiquement les personnes concernées.«
Même son de cloche pour Tanguy Oudoire, électeur et journaliste. « Elle est la seule à pouvoir concilier la cause écologiste aux causes sociales. Sa présence à la fête de l’Huma le souligne bien, définir une orientation écologique pour la France passera par une refondation du contrat social.«
Pour Joseph, il est évident que Sandrine Rousseau rassemble les personnes qui croient en ces causes. L’électeur est persuadé qu’avec le temps, « son discours touchera de plus en plus de monde et éveillera les esprits sur ce que sont les vrais défis de notre siècle.«
Mission dédiabolisation
Une part des électeurs de Sandrine Rousseau estime que la candidate a toutes ses chances de gagner contre Yannick Jadot. Le fort taux d’inscription à ces primaires prouve que beaucoup attendent une alternative à tous les autres politiques. « Sans dire que Yannick Jadot a fait son temps, il faut peut-être laisser la place à des candidats novateurs, avant qu’il ne soit trop tard », abonde Tanguy.
Concernant la présidentielle, Joseph imagine même Sandrine Rousseau juste derrière Emmanuel Macron. Cependant, il craint une campagne de diabolisation de la candidate de la part des partis politiques opposés. L’électeur conçoit aussi que la radicalité de la candidate peut jouer en sa défaveur. Son discours n’étant « pas électoraliste et sa personnalité trop clivante », selon Joseph.
Dans une tribune publiée le 11 septembre dans Le Journal du dimanche, près de 360 personnalités et élus ont exprimé publiquement leur soutien à la candidate. Parmi eux, on compte notamment la réalisatrice Céline Sciamma et le comédien Bruno Solo.
La conseillère de Paris Alice Coffin appelle même les électeurs de Delphine Batto et Éric Piolle à rejoindre Sandrine Rousseau, car ils seraient eux aussi « sur une écologie qui se veut radicale, avec des mesures de rupture ».
Jeanne Guarato