Le procès des sept opposants au projet Cigéo d’enfouissement de déchets nucléaires s’est ouvert mardi 1er juin au tribunal correctionnel de Bar-le-Duc (Meuse). Deux jours plus tard, le jugement a été mis en libéré au 21 septembre prochain.
Le procès des sept opposants au projet Cigéo d’enfouissement de déchets nucléaires s’est ouvert mardi matin au tribunal correctionnel de Bar-le-Duc (Meuse). La justice poursuit ces sept personnes pour des faits survenus lors d’une manifestation non déclarée le 15 août 2017. Des affrontements violents avec les forces de l’ordre avaient éclaté.
En filigrane, l’opposition à Cigéo
Trois prévenus comparaissent pour plusieurs motifs . En premier lieu : « association de malfaiteurs » pour avoir organisé une « manifestation illicite » le 15 août 2017. Mais aussi « participation à un attroupement après les sommations de dispersion » au cours de cette manifestation. Et enfin détention de « substances ou produits incendiaires ». Trois autres prévenus comparaissent eux aussi pour détention de « substances ou produits incendiaires ». Une dernière personne comparait pour avoir, au cours de cette même manifestation, « exercé volontairement des violences » sur des gendarmes. Les faits se sont déroulés à Bure (Meuse). Dans ce village, l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) développe son projet Cigéo de stockage sous-terrain de déchets nucléaires radioactifs.
Le jeudi 3 juin, au dernier jour du procès, le procureur de la République Sofian Saboulard a requis un an de prison ferme contre l’un des prévenus. Cet homme se trouve déjà incarcéré provisoirement depuis sept mois pour avoir violé son contrôle judiciaire. En plus, le procureur de la République a requis des peines de dix à dix-huit mois de détention avec sursis pour les six autres militants. Le jugement sera rendu le 21 septembre.
Rassemblement des militants en soutien aux 7 prévenus
Un rassemblement en soutien aux prévenus et contre Cigéo s’est déroulé devant le Palais de justice pendant les trois jours du procès. Mardi matin, des barnums prenaient place devant le tribunal, où une dizaine de manifestants arborant un code couleur « violet à paillettes » dansaient en musique. Une manifestation réunissant plusieurs centaines de personnes s’est déroulée dans les rues de la ville. Plusieurs personnalités politiques, dont les têtes de liste aux régionales pour la région Grand Est Aurélie Filippetti (L’Appel inédit) et Eliane Romani (Pacte Grand Est) étaient présents.
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Une cellule dédiée de la gendarmerie s’est chargée de l’enquête et a eu recours au logiciel Anacrim. Ce logiciel a servi dans des dossiers complexes visant Michel Fourniret, Nordahl Lelandais, ou encore dans l’affaire Grégory. Les enquêteurs ont également utilisé des appareils permettant d’intercepter toutes les télécommunications mobiles dans un périmètre donné. Des appareils autorisés depuis la vote de la loi relative au renseignement, peu après les attentats contre Charlie Hebdo. Les avocats des prévenus s’étonnent des moyens techniques et humains « extrêmement conséquents » déployés dans le cadre de l’investigation.
Jérémy Hernando avec AFP