La Commission européenne a présenté son sixième train de sanctions contre la Russie. En réponse à la guerre en Ukraine, Bruxelles a proposé un embargo progressif sur le pétrole russe.

Ce mercredi 4 mai marque le 70ème jour de la guerre en Ukraine. En guise de réponse, en plus de toutes les sanctions mises en œuvre depuis le début du conflit, l’Union européenne continue de maintenir la pression contre Moscou. Dans un discours prononcé devant le Parlement européen, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé son sixième train de sanctions contre la Russie.
Lire aussi : Crise ukrainienne : Poutine peut-il couper le gaz ?
Renoncer au pétrole russe d’ici six mois
Ursula von der Leyen a ainsi proposé d’arrêter d’ici six mois les importations européennes de pétrole russe et d’exclure la plus grosse banque russe, Sberbank, du système financier international Swift. « Nous renoncerons progressivement aux livraisons russes de pétrole brut dans les six mois et à celles de produits raffinés d’ici à la fin de l’année », a-t-elle déclaré devant les eurodéputés à Strasbourg. D’autres sanctions, telles que l’interdiction de trois grands radiodiffuseurs russes de distribuer du contenu dans l’UE, ont été prononcées.
La mesure principale proposée par Bruxelles reste un embargo progressif sur le pétrole russe. « Il s’agira d’une interdiction complète des importations de tout le pétrole russe, transporté par voie maritime ou par oléoduc, brut et raffiné (…) de façon ordonnée, d’une manière qui nous permettra de mettre en place d’autres voies d’approvisionnement », a expliqué la présidente de la Commission. Depuis le début du conflit, l’UE cherche à amoindrir son utilisation des énergies fossiles russes, dont le gaz, le pétrole et le charbon, avant 2030.
Une exception pour la Hongrie et la Slovaquie
Le pétrole russe représente environ un quart des importations de pétrole de l’UE. « Je vais être claire, ce ne sera pas facile. Certains États sont fortement dépendants du pétrole russe. Mais nous devons tout simplement y travailler », a-t-elle ajouté sur Twitter en référence à la hausse des prix des combustibles russe. En réponse aux sanctions européennes, Moscou a riposté avec une flambée des prix. Cette stratégie lui permet ainsi de compenser ses pertes dues à la baisse d’importations.
Lire aussi : L’AIE présente dix mesures pour réduire la dépendance du gaz russe en Europe
Selon plusieurs responsables et diplomates européens, le projet de la Commission prévoit une exemption pour la Hongrie et la Slovaquie. Ces deux pays restent enclavés et totalement dépendants des livraisons par l’oléoduc Droujba. Ils pourront continuer leurs achats à la Russie en 2023, selon l’un de ces responsables.
Sophie Cayuela avec AFP