Selon le média The Guardian, des agents du Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE), sous la direction du milliardaire Elon Musk, seraient entrés de force dans l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA). Depuis, des données comme la concentration de CO2 dans l’air ne sont plus mises à jour.
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La connaissance scientifique du climat et des océans serait-elle « nuisible à la prospérité américaine » ? C’est du moins ce que pense le lobby The Heritage foundation, ouvertement climatodénialiste. C’est par ces mots que son Projet 2025 – contenant un ensemble de 900 propositions pour transformer le gouvernement fédéral américain en fief conservateur au service de Donald Trump – qualifie l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA). Cet organisme étatique est depuis des années une référence scientifique sur les sujets environnementaux. Il donne en accès libre des informations sur la météo ou les risques de catastrophes naturelles, et est essentiel au quotidien de millions de personnes. Projet 2025 appelle tout simplement à « démanteler et réduire » la NOAA .
L’administration Trump semble dire ce qu’elle fait, et faire ce qu’elle dit. Selon le média anglais The Guardian, des membres du Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE) se sont rendus mercredi 5 février au siège du NOAA à Silver Spring, dans l’Etat du Maryland, et ont contourné la sécurité pour se rendre directement au service informatique. Depuis, des données comme la concentration de CO2 dans l’air ne sont plus mises à jour sur le site officiel de l’agence.
Des scientifiques du monde entier ont exprimé leur colère face à cet événement. En France, la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte, internationalement reconnue, a déclaré sur Bluesky « Refuser la connaissance au grand public = obscurantisme ».
De nombreuses autres agences gouvernementales affectées
L’irruption des agents ministériels au sein du NOAA est le dernier événement en date d’une vaste offensive de l’État américain contre la connaissance autour de l’environnement. The Guardian a relevé que sur les sites des ministères américains, de nombreuses pages dédiées au climat et à l’environnement avaient tout simplement disparues.
La page sur le changement climatique de la Maison Blanche n’existe plus, on peut seulement lire « 404 page not found ». Et ainsi de suite pour le Département d’Etat américain (l’équivalent du ministère des Affaires étrangères), l’Agence de protection de l’environnement, le ministère de la Défense, le ministère américain de l’Agriculture ou encore le ministère des Transports.
Pour l’administration Trump, la connaissance scientifique ne semble qu’un obstacle dans son projet politique. Alors que l’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée, franchissant pour la première fois les 1,5°C de réchauffement climatique par rapport à l’ère préindustrielle, Donald Trump a promis à l’industrie fossile une ère du « tout pétrole » avec son fameux slogan « Drill baby drill » (Pompe, bébé, pompe).