Le premier sommet du G7 de Joe Biden s’est terminé dimanche sur des promesses d’agir ensemble, entre alliés. En ligne de mire : la pandémie et le réchauffement climatique. Cette rencontre de trois jours en Cornouailles (sud-ouest de l’Angleterre) marquait le retour des contacts directs entre dirigeants du Royaume-Uni, États-Unis, France, Allemagne, Italie, Japon et Canada.
Le G7 s’est doté d’un plan d’action pour tenter de limiter le réchauffement. Un enjeu crucial pour le Royaume-Uni avant la COP26 qu’il accueillera en novembre à Glasgow, en Écosse. L’objectif est de limiter l’augmentation des températures en dessous de 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle. Au-delà de ce seuil, les scientifiques estiment que le changement climatique deviendra incontrôlable. Pour y parvenir, les dirigeants du G7 se sont prononcés pour une réduction de 50% de leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, voire plus pour certains. « Le statut quo français (-40%) place la France en-deçà de la dynamique collective« , dénonce Greenpeace.
Sortir du charbon sans captage de CO2
Les pays du G7 veulent tourner le dos aux centrales au charbon, sauf si des mesures de compensation environnementale sont en place, comme le captage de CO2. Les aides publiques seront arrêtées dès cette année. Dans ce cadre, les dirigeants prévoient de signer un chèque allant jusqu’à 2 milliards de dollars pour accompagner la transition dans des pays défavorisés. Les contributions du G7 seront augmentées en vue d’atteindre l’objectif des pays développés de financer à hauteur de 100 milliards de dollars par an d’ici 2025 les politiques climatiques des pays pauvres.
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Pour les militants écologistes, c’est trop mou et trop flou. « Sans accord pour arrêter tous les nouveaux projets aux énergies fossiles – ce qu’il faut mettre en œuvre cette année pour limiter la hausse dangereuse de la température mondiale – ce plan n’est pas à la hauteur« , a déploré Greenpeace.
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Contrer les Nouvelles routes de la soie chinoises
Le G7 veut aussi favoriser les investissements dans les infrastructures vertes dans les pays en développement pour stimuler et décarboner leur économie. Selon un responsable américain, il s’agit d’offrir un contrepoids aux « Nouvelles routes de la soie ». Ce grand projet de la Chine vise à construire des infrastructures à l’étranger pour accroître son influence.
« Le G7 adoptera un mécanisme éliminant la corruption, aux standards élevés, transparents, respectueux du climat, pour investir dans les infrastructures physiques, numériques et de santé dans les pays à faibles et moyens revenus », a-t-il détaillé. Ce plan sera « beaucoup plus équitable » que le chinois, a assuré Joe Biden. Il a toutefois précisé qu’il ne cherchait pas le « conflit« , Pékin n’appréciant guère ces annonces. Le président français Emmanuel Macron a aussi soutenu que le G7 n’était « pas un club hostile à la Chine« .
Des vaccins et la prochaine pandémie
Les appels à la solidarité se multipliaient ces derniers jours. Pour y répondre, ils ont convenu de distribuer 870 millions de doses aux pays pauvres. En comptant les autres engagements pris depuis février, cela leur permet de dire qu’ils ont atteint leur objectif d’un milliard de doses fournies d’ici fin 2022, soit directement soit en finançant le système de partage Covax.
« Je sais que le monde comptait sur nous pour rejeter l’égoïsme et les approches nationalistes » ayant marqué la réponse à la pandémie, a déclaré le Premier ministre britannique Boris Johnson. « J’espère que nous avons été à la hauteur« . Non, ont déploré de nombreuses ONG: au moins onze milliards de doses sont nécessaires pour en finir avec la pandémie. L’ancien Premier ministre britannique Gordon Brown s’est joint à la critique, évoquant une « faillite morale impardonnable« . Elle pourrait provoquer « des milliers » de morts, avertit-il.
Les dirigeants du G7 ont également défini un plan de bataille avec l’espoir que le monde soit prêt en moins de 100 jours pour faire face à une nouvelle pandémie. Ils ont en plus demandé une enquête plus approfondie de l’OMS sur l’origine du virus en Chine. L’objectif? savoir s’il pourrait provenir d’un accident de laboratoire.
Matthieu Combe avec AFP