« L’épineux sujet » des engrais azotés a animé les débats mercredi soir au Sénat, lors de l’examen en première lecture du projet de loi climat, comme cela avait déjà été le cas à l’Assemblée nationale. La France a pour objectif de réduire de 13% ses émissions d’ammoniac en 2030 par rapport à 2005. Et de 15% ses émissions de protoxyde d’azote en 2030 par rapport à 2015. Le texte du gouvernement prévoit d’envisager la mise en place une redevance sur les engrais azotés minéraux si les objectifs annuels de réduction de ces émissions ne sont pas atteints.
Mais cette disposition, votée par les députés, ne satisfait pas le Sénat, dominé par l’opposition de droite. Les sénateurs ont ainsi retenu un dispositif alternatif pour réduire l’usage d’engrais azotés. Celui-ci propose la mise en place d’un plan Eco-Azot rassemblant des mesures d’accompagnement des agriculteurs. À défaut de réussite de ce plan, une redevance pourrait s’envisager, mais uniquement au niveau européen.
La sénatrice socialiste Angèle Préville a « pointé du doigt les engrais azotés qui sont de plus en plus utilisés« . La France est « le premier pays en Europe et le 4e pays au niveau mondial » en matière de consommation de ces engrais, a-t-elle affirmé. L’écologiste Joël Labbé a estimé qu’un plan Eco-Azot permet « de faire un pas en avant même s’il n’est pas suffisant« . Le Sénat a par ailleurs précisé en séance l’interdiction introduite en commission de l’utilisation, hors agriculture, d’engrais azotés pour l’entretien des espaces relevant du domaine public et privé des collectivités territoriales et de l’État. Les terrains de sport auront des dérogations. De plus, le texte prévoit de subordonner l’interdiction à une évaluation préalable.
L’Assemblée nationale aura le dernier mot en cas de désaccord persistant entre les deux chambres.
Natura Sciences avec AFP
Photo : Fotokostic / Shutterstock