Édouard Philippe, député-maire Les Républicains du Havre est le nouveau Premier ministre. Quelle sont ses positions environnementales?
Edouard Philippe a été directeur des affaires publiques d’Areva entre 2007 et 2010. En tant que député, il s’était d’ailleurs opposé et avait voté contre la Loi Biodiversité et la Loi de transition énergétique pour la croissance verte. Comme l’ensemble des députés de droite! Il s’était aussi prononcé favorablement pour la réouverture du dossier gaz de schiste à l’Assemblée nationale.
Respecter ou non la loi de transition énergétique?
La loi de transition énergétique fixe les grands axes de la politique environnementale de la France jusqu’en 2050. D’un côté, il y a les questions d’évolution du mix énergétique, de la rénovation des bâtiments et de la lutte contre la précarité énergétique. De l’autre, la lutte contre toutes sortes de gaspillages. C’est notamment cette loi qui vise la réduction de la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50 % en 2025 (au lieu de 72,3% en 2016). Elle plafonne aussi la capacité du parc nucléaire à sa puissance actuelle de 63,2 gigawatts (GW).
Durant sa campagne, Emmanuel Macron s’est engagé à respecter l’ensemble des objectifs de cette loi. Reste à savoir si Edouard Philippe respectera ces engagements. Le 9 mai, 8 ONG environnementales, dont le WWF, la fondation Nicolas Hulot et France nature environnement ont appelé Emmanuel Macron à mettre en place un grand ministère de l’Environnement. A sa tête, elles demandent un ministre d’État, « numéro deux dans l’ordre protocolaire ». Elles estiment que ce serait aussi en cohérence avec sa volonté d’avoir une équipe gouvernementale resserrée. Seront-elles entendues?
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La transition écologique, une priorité?
Dans son programme, Emmanuel Macron souligne que « la transition écologique est une priorité pour aujourd’hui qui affecte tous les secteurs de la vie économique et sociale ». Pour respecter la loi de transition énergétique et l’Accord de Paris, de nombreux défis restent à surmonter. Durant le quinquennat, il faudra aussi trancher sur plusieurs grands projets, critiqués par les associations environnementales : Notre-Dame des Landes, Cigéo, l’EPR de Flamanville, Europacity, etc.
Le Réseau sortir du nucléaire rappelle que’Edouard Philippe a été lobbyiste auprès des députés au sujet des mines d’uranium d’Areva au Niger. La République en marche préfère mettre l’accent sur l’implication d’Édouard Philippe sur les thématiques renouvelables lorsqu’il travaillait pour Areva.
Auteur : Matthieu Combe, fondateur du webzine Natura-sciences.com