La COP23 a été l’occasion de rappeler l’urgence climatique. Si les pays sont d’accord pour revoir leurs plans climatiques, les négociations techniques prendront fin à la COP24 en Pologne en 2018. De quoi faire de l’année prochaine une année clé pour le climat.
La COP23 s’est clôturée le 18 novembre. Elle n’aura pas permis de désamorcer la bombe climatique. L’Allemagne a reconnu son échec à sortir du charbon, les Etats-Unis ont confirmé leur volonté de sortir de l’Accord de Paris en 2020. Et les pays n’ont pas annoncé la fin des financements publics aux énergies fossiles. Simplement, l’Alliance pour la sortie du charbon réunit 25 pays, États et régions pour accélérer l’élimination rapide du charbon et aider les travailleurs et les communautés touchés à faire leur transition. Lancée le 16 novembre par le Royaume-Uni et le Canada, elle réunit la France, la Belgique, l’Italie, la Finlande, l’Angola, les îles Marshall, le Portugal, le Salvador. Mais aussi plusieurs Etats américains et provinces canadiennes. En revanche, aucun engagement n’est enregistré sur le une sortie du charbon éventuelle en Chine, en Inde, en Asie du Sud-Est ou encore en Allemagne.
Les Etats ont toutefois confirmé le lancement du dialogue de Talanoa, visant à créer un « dialogue facilitateur ». Objectif : revoir leurs engagements de réduction des émissions pour se mettre sur la route des 2°C maximum. Les pays auront douze mois pour répondre aux questions « Où sommes-nous ? Où voulons-nous aller ? Et comment y arriver ? » Les décisions de fond sont donc renvoyées à la COP24. Mais l’Accord de Paris n’étant pas juridiquement contraignant, les différents engagements resteront volontaires. Rien ne garantit donc qu’ils suffiront à combler ce fossé.
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Bilan de la COP23: Un climat de plus en plus malmené
De nombreux rapports alarmants ont été publiés à l’occasion de cette COP fidjienne. L’ONU a dénoncé le fossé entre les engagements des différents pays et le niveau qu’ils devraient réellement atteindre pour contenir le réchauffement climatique sous les 2°C en 2100. Et en pleine COP, des scientifiques ont annoncé que les émissions de gaz à effet de serre mondiales allaient repartir à la hausse de 2% en 2017, après trois ans de stabilité.
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Il y a tout de même eu d’autres avancées. « Nous quittons Bonn avec, à notre actif, quelques réussites significatives, comme notre Ocean Pathway, l’accord historique sur l’agriculture ou encore celui sur le Plan d’action pour l’égalité des sexes et la Plateforme des peuples autochtones, relate, Frank Bainimarama, président de la Conférence et Premier ministre des Fidji. Nous avons également obtenu plus de financement pour l’adaptation au changement climatique et lancé un partenariat mondial pour fournir à des millions de personnes vulnérables au climat, dans le monde entier, l’accès à un régime d’assurance abordable. »
Auteur : Matthieu Combe, fondateur du webzine Natura-sciences.com