Top départ pour l’Été Polaire. Pendant 4 mois, une centaine d’événements autour des Pôles prendront place partout en France. L’objectif est de montrer la beauté de ces zones afin de mobiliser le public sur leurs enjeux environnementaux.
L’Été Polaire 2021 a débuté hier au Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), à l’occasion de l’éclipse solaire annulaire en Arctique. Il s’agit de la première saison culturelle et éducative nationale sur les mondes polaires de cette envergure en Europe. Organisée autour de plus d’une centaine d’événements partout en France, elle présentera la magie, la richesse et les enjeux des Pôles. Ces événements sont pour majorité des initiatives citoyennes. Il s’agit de projets privés, associatifs, éducatifs ou artistiques engagés pour la connaissance et la préservation des pôles.
Un été capital pour l’avenir des Pôles
Cet Eté polaire, c’est le résultat de « 4 mois de préparatifs de folie« , se réjouit Daphné Victor. La présidente du Fonds de dotation Paul-Emile Victor, et fille du célèbre explorateur polaire, explique l’objectif de l’événement : « Faire connaître et aimer, mais aussi pousser à défendre les mondes polaires« . Car ces Pôles sont « les témoins du changement climatique« , explique l’explorateur Jean-Louis Étienne.
Initié par ce Fonds de dotation, l’Été polaire compte parmi ses partenaires le gouvernement, vingt-six « Villes Polaires » françaises et quinze ambassadeurs. Ces derniers sont pour la plupart des figures de la recherche scientifique sur les mondes polaires comme Jean Jouzel ou Jean-Louis Étienne.
Ces quatre mois d’événements ont donc pour vocation de mobiliser un large public sur les enjeux des Pôles. Car cet été est marqué par de nombreux rendez-vous diplomatiques et commémoratifs importants pour le monde polaire. Du 14 au 24 juin, la France accueillera ainsi la 43ème Réunion Consultative du Traité sur l’Antarctique. Ce n’est que la 3ème fois que la France accueille cet événement après 1968 et 1989. Elle ne l’accueillera plus avant 2050.
Plusieurs dates anniversaires viendront aussi ponctuer cet Été Polaire. Parmi elles, le 23 juin sera le 60ème anniversaire de l’application du Traité sur l’Antarctique. Le Protocole de Madrid, initié par la France, soufflera ses 30 bougies le 4 octobre.
Les grands rendez-vous de l’été polaire
Outre la centaine d’événements organisés partout en France, L’Été Polaire propose des rendez-vous nationaux. À partir du 23 juin, l’exposition photographique Sens Dessus Dessous sera accueillie simultanément dans 26 « Villes Polaires » françaises. Des villes comme Paris, Lyon, Nice ou encore Lille. Chaque ville exposera un diptyque de photos grand format réalisées par deux photographes ayant longtemps travaillé sur les Pôles. Il s’agit du photographe naturaliste Laurent Ballesta et du photographe animalier Vincent Munier. Ces clichés s’afficheront sur les façades d’hôtels de ville ou de lieux emblématiques.
Un rendez-vous télévisuel hebdomadaire est également proposé à partir du 23 juin sur Ushuaïa TV. Il s’agit des « Soirées de l’été polaire« , qui auront lieu tous les mercredis en prime-time à 20h45. Des documentaires et films, pour certains inédits seront diffusés pour mettre à l’honneur la biodiversité et les enjeux environnementaux des Pôles. La programmation débutera avec le film biographique « Paul-Emile Victor, j’ai horreur du froid« .
La soirée de clôture audiovisuelle de L’Été polaire, qui signe la fin de la saison, aura lieu le 9 octobre. Un nouveau prix récompensant l’engagement pour les Pôles naît pour l’occasion. Il s’agit du Trophée Victor de l’Engagement Polaire, qui récompensera divers chercheurs, journalistes, documentaristes, artistes, explorateurs et étudiants.
L’Eté Polaire se veut aussi résolument tourné vers la jeunesse. Un kit pédagogique au sujet des Pôles sera ainsi distribué dans 500 classes de primaires, collèges et lycées. L’École Nationale Supérieure Maritime du Havre proposera aussi aux élèves de tester son simulateur de navigation dans les eaux polaires.
« Il y a une demande énorme des jeunes », voire « invraisemblable », se réjouit Olivier Poivre d’Arvor. « À l’Été Polaire, les gens qui nous contactent ont entre 14 et 20 ans. La dimension éducative est tout à fait capitale », poursuit l’ambassadeur des Pôles.
Encadré : Une glace pour illustrer… la fonte des glaces
Meilleur ouvrier glacier de France et champion du monde de pâtisserie, Emmanuel Ryon est l’ambassadeur gastronomique de l’Eté Polaire. Il a créé pour l’occasion un dessert glacé représentant la fonte des glaces.
Une crème glacée à la vanille brûlée au chalumeau symbolise un iceberg à la dérive. L’eau bleue des fleurs de Papillons représente le bleu des océans. Une mousse légère infusée au grué de cacao évoque la fonte des glaces. L’utilisation du grué de cacao s’inspire d’un voyage récent d’Emmanuel Ryon au Cameroun. Le maître-glacier a pu y constater la difficulté croissante de la culture de cacaoyers, en raison du changement climatique.
En bouche, l’utilisation de la vanille fumée pour la crème glacée symbolise la déforestation. Une autre crème glacée à l’estragon y est associée pour apporter une touche végétale, « comme un hymne à la nature », explique Emmanuel Ryon.
Jérémy Hernando