L’Inde a connu le mois de mars le plus chaud enregistré depuis 122 ans. Une hausse des températures constante est ainsi observée depuis plusieurs années au Pakistan et dans le reste de l’Asie du sud-est. Celle-ci est directement liée aux changements climatiques et aux activités humaines.
47°C à Dadu au Pakistan, 45,1°C à Barmer en Inde… Et l’été vient à peine de commencer. Depuis deux mois, l’Inde et le Pakistan enregistrent des températures anormalement élevées. Depuis mardi et au moins jusqu’à la fin de la semaine, le thermomètre ne cesse de grimper, signe d’une canicule particulièrement intense et précoce pour la région.
Selon le Département météorologique indien, le mois de mars 2022 a été le plus chaud enregistré depuis 122 ans, avec des pics de températures dépassant régulièrement les 40°C, accentués par des précipitations inférieures à la moyenne. Habituellement, ces pics étaient plutôt enregistrés aux alentours des mois de mai et juin, avant la saison des moussons.
Déjà en 2010, 2015, 2019 et 2021, l’Inde et le Pakistan ont connu des vagues de chaleur dévastatrices. Les docteurs Friederike Otto et Mariam Zachariah de l’Imperial College de Londres indiquent que les deux dernières décennies ont été les plus chaudes enregistrées sur le sous-continent. Le gouvernement indien indique, quant à lui, que les températures moyennes devraient continuer d’augmenter de 4,4°C d’ici 2100.
Une conséquence directe des changements climatiques et donc de l’activité humaine
Friederike Otto et Mariam Zachariah soulignent que cette chaleur extrême est plus fréquente en raison de la hausse des températures mondiales, causée par les activités humaines. Une tendance également abordée dans les derniers rapports du GIEC.
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« Avant que les activités humaines n’impactent les températures mondiales, ce genre de pic de chaleur aurait eu lieu tous les 50 ans environ. Désormais, ce genre d’événement pourrait se produire tous les quatre ans », explique Mariam Zachariah. « La vague de chaleur en cours en Inde a encore été renforcée par le changement climatique résultant d’activités humaines telles que la combustion du charbon et d’autres énergies fossiles », complète son confrère.
Des pays bientôt inhabitables
Selon la NASA, l’Inde et le Pakistan font partie des régions qui pourraient devenir inhabitables à l’horizon 2050. En effet, dans ces régions, les chaleurs élevées s’additionnent à l’humidité de l’air ambiant. La thermorégulation n’est alors plus toujours possible pour le corps humain. En 2015, la vague de chaleur qui a frappé l’Inde et le Pakistan avait fait 4 500 victimes.
Parmi les premières touchées figurent les populations les plus pauvres et vulnérables, en particulier dépendantes de l’agriculture. En effet, ces vagues de chaleurs participent également à une destruction des cultures. Dans certaines régions de l’Inde, les rendements en blé ont chuté de 10 à 35% à cause de la chaleur hors saison. L’organisation météorologie mondiale pointe que cet événement extrême affecte « la santé de millions de personnes, d’animaux et de cultures », et que « les plans d’action sont essentiels pour sauver des vies ».