La Niña est de retour et durera jusqu’à début 2022, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Malheureusement, l’effet de refroidissement de ce phénomène météorologique n’empêchera pas les températures d’être au-dessus de la moyenne. Et pour une bonne partie de la planète.

L’OMM annonce ce mardi que La Niña est bien de retour. L’organisation estime que le phénomène devrait être « probablement plus faible et modéré qu’en 2020 ». Ce qu’on appelle La Niña, par opposition au terme de El Niño, correspond à la phase froide de ce phénomène d’oscillation thermique du Pacifique Oriental.
Des conséquences météorologiques importantes
La Niña est donc un phénomène qui se caractérise par une anomalie négative de la température de surface de la mer.
Ce phénomène engendre une intensification des précipitations à l’ouest de la zone équatoriale du Pacifique, sur l’Indonésie et les Philippines. On observe notamment une humidité supérieure à la normale de décembre à février sur le nord de l’Amérique du Sud.
Les épisodes La Niña provoquent également des anomalies de température sur des zones étendues du globe, les régions les plus touchées subissant des conditions anormalement fraîches. « Malgré l’effet de refroidissement de ce phénomène climatologique naturel, les températures, dans de nombreuses parties du monde, risquent d’être au-dessus de la moyenne à cause de la chaleur qui s’accumule dans l’atmosphère et des niveaux records de gaz à effet de serre », explique l’OMM de Genève (Suisse).
Un répit qui ne renverse pas la tendance du réchauffement climatique
« L’effet de refroidissement de La Niña 2020/2021, qui se ressent généralement durant la seconde moitié du phénomène, signifie que 2021 se classera parmi les 10 années les plus chaudes, plutôt que l’année la plus chaude », souligne le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas. Il alerte : « ce n’est qu’un répit de courte durée et ne renverse pas la tendance de réchauffement sur le long terme ni ne réduit l’urgence d’agir pour le climat ». Selon les nouvelles prévisions de l’OMM, il y a 90% de probabilité que les températures à la surface de l’eau dans la partie tropicale de l’océan Pacifique restent à des niveaux La Niña jusqu’à la fin 2021, et « une probabilité modérée (70 à 80%) que ces températures restent à ces niveaux durant tout le premier trimestre de 2022« , souligne encore le communiqué.
L’impact de La Niña, qui se produit tous les deux à sept ans, se ressent sur une large partie de la Terre sous forme de variations dans la pression atmosphérique, les vents et les précipitations, avec des effets en général inverse d’un autre phénomène, El Niño. Mais le changement climatique provoqué par les activités humaines influe sur ces phénomènes. Malgré l’effet de La Niña dans une partie du Pacifique, l’OMM prévoit des températures de surface en mer supérieures à la moyenne sur la période décembre- février, à l’exception de la partie nord-ouest du continent nord-américain, du sous-continent indien et de la péninsule indochinoise.
Un hiver sous le soleil
Les modèles prédisent un hiver « inhabituellement chaud » à l’extrême nord, au nord-est de l’Asie et de l’Arctique. Des températures au-dessus de la moyenne sont aussi attendues à l’est et au sud-est de l’Amérique du Nord, y compris la majeure partie des Caraïbes, mais aussi le nord-est de l’Asie et l’Europe. Des températures plus élevées que la moyenne sont également prévues dans la Pacifique sud, et la partie équatoriale de l’Afrique jusqu’à Madagascar à l’est. En revanche, une bonne partie de l’Amérique du Sud aura des températures dans la norme.
Les précipitations devraient également être plus fortes sous l’influence de La Niña en Asie du Sud-Est juste au nord de l’équateur, jusque dans le sud-ouest du Pacifique, ainsi que dans le nord-est et l’extrême nord-ouest de l’Amérique du Sud.
Natura Sciences avec AFP