Le secteur de la construction est la principale cause de l’épuisement des ressources en sable. Chaque année, 40 milliards de tonnes de sables sont extraites des fonds marins, des mines et des lacs, afin de nourrir le secteur du bâtiment. Le béton est composé aux deux tiers de sable, et malheureusement, nos ressources en sable ne sont pas infinies. L’Infographie ci-après met en lumière les principaux enjeux de ce problème.
Les ressources en sable sont difficiles à quantifier. On peut juste affirmer que seul le sable marin, donc issu de l’érosion de la pierre, est compatible à la création de béton. Sur les quelques 120 milliards de millions de tonnes de sable présents sur la Terre, nous ne pouvons donc en utiliser qu’une infime partie. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Dubaï, état désertique – au sens premier du terme – est obligé d’importer du sable pour construire les Palm Islands ou autre Burj Khalifa.
En France, la demande annuelle en sable s’élève à presque 400 millions de tonnes. La quasi-totalité est destinée au secteur de la construction. Comptez 200 tonnes de sable pour une maison, et 30 000 pour 1 km d’autoroute ! De tels besoins expliquent pourquoi l’Asie, en pleine transition urbaine, consomme 70% de la demande annuelle mondiale. La Chine, notamment, a besoin de subvenir aux besoins de sa population, qui a presque doublé en 60 ans.
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Le dragage intensif du sable détruit l’environnement
Les conséquences de l’extraction massive de sable des fonds marins sont nombreuses. Les plages disparaissent : lorsque l’on extrait du sable marin, le sable des plages vient combler le vide créé. Petit à petit, le sable des côtes, s’il n’est pas lui aussi dragué, va donc glisser vers les fonds marins, pour finalement disparaître. En Floride, 9 plages sur 10 ont déjà disparues.
Le sable des côtes constitue également une barrière naturel contre les éléments. Il a été montré que certains ouragans n’auraient pas été aussi dévastateurs il y a 100 ans. L’extraction massive met enfin de nombreuses espèces sous-marines en danger. En bref, les conséquences environnementales de notre surconsommation de sable sont désastreuses.
La pénurie de sable et ses conséquences en détails
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Auteur : Matthieu Combe, journaliste du magazine Natura Sciences
Quelques précisions:
· dans le béton, on consomme du granulat, c’est à dire du sable (fraction fine) et des graviers
· le sable est peut provenir des fonds marins, ou de gisements terrestres. Dans ce dernier cas, il peut être soit extrait de gisements alluvionnaires (on parle de sables roulés) ou fabriqué à partir du concassage de roches massives (sables concassés)
·
En France, on consomme
55% de granulats issus de roches massives, 6% issus du recyclage, et 39 % de roches meubles.
Dans ces 39% de roches meubles, il y a les granulats marins, qui représentent 2% du total
des granulats consommés….soit environ 6 millions de tonnes par an .
La part de sables marins est donc faible en France sur le total. Mais c’est une source d’approvisionnement indispensable pour les départements côtiers qui représentent 60% en moyenne des besoins en sable de ces départements
Le coût du transport représente une part importante du prix du produit livré : Les sables et graviers sont des matériaux peu onéreux (6 à 10 € la tonne en sortie de carrière) et très lourds (1 mètre cube pèse 2 tonnes).
Il est donc indispensable que les centres de production (carrières ou port) soient à proximité des zones de consommation afin de
· réduire l’impact environnemental du transport des matériaux,
· de diminuer leur coût pour le contribuable. (70%de la consommation provient de la demande publique)
.
Comme vous l’aurez compris, On NE peut PAS juste affirmer que « seul le sable marin, donc issu de l’érosion de la pierre, est compatible à la création de béton. » C’est un non sens.Pas de sable marin pour faire du béton à Grenoble hein…. 🙂
De la même façon, c’est un raccourci que de prétendre « lorsque l’on extrait du sable marin, le sable des plages vient combler le vide créé ». C’est partiellement vrai si vous extrayez très près du bord , à,de faibles distances et à faible profondeur. (cas de pays émergents hélas!)
C’est carrément faux en France, où l’extraction se déroule loin des côtes, sur des gisements fossiles, à une profondeur souvent bien supérieure à 20 mètres.
Les tempêtes d’hiver, avec les hauteurs de houle, les aménagements côtiers anthropiques, qui bloquent le transit sédimentaire, sont les causes majeures de l’érosion côtière sur notre littoral….
Et pour finir…l’idée lumineuse de l’infographie : l’idée GENIALE : y’a k’a faire du béton à base de verre recyclé. Bon sang, mais c’est bien sur!
Outre que le recyclage du verre est déjà une réalité pour refabriquer du verre..et bien, savez vous quelle matière première est nécessaire pour fabriquer le verre..mmhhhh..??? pas d’idée lumineuse?
LE SABLE !.