Une étude parue dans Nature communications earth and environment prévient : presque tous les espaces naturels classés au patrimoine mondial de l’Unesco pourraient être touchés par des phénomènes extrêmes, mettant en péril l’exceptionnelle biodiversité qu’ils abritent et tous les efforts de conservation entrepris.
![Les lagons de Nouvelle-Calédonie sont parmi les espaces protégés les plus impactés par le réchauffement climatique.](https://www.natura-sciences.com/wp-content/uploads/2025/02/patrimoine-naturel-mondial-climat.jpg)
Les lagons de Nouvelle-Calédonie, la Chaîne des puys en Auvergne ou encore les Pitons de la Réunion. Au nom de leur « beauté naturelle, leur biodiversité remarquable et leurs valeurs géologiques », ces espaces français se trouvent sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Depuis que la France a ratifié la Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel en 1975, de nombreux efforts de conservation ont été entamés, avec de réels résultats sur le terrain.
Les écosystèmes les plus riches du monde
Les sites naturels classés au patrimoine mondial représentent moins d’1% de la surface terrestre, mais abritent plus de 20 % des espèces cartographiées. Le dérèglement climatique met en danger aujourd’hui tous ces efforts entrepris.
Dans une étude, des chercheurs de l’université de Pékin ont mesuré les dégâts potentiels d’éventuelles catastrophes. Ils se sont intéressés à 250 des 266 sites naturels inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco et ont observé trois grandes menaces : la chaleur extrême, les pluies diluviennes et les sécheresses, en fonction de quatre scénarios graduels de dérèglement climatique.
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Chaque dixième de degré compte
Dans le pire des cas, qui correspond à un scénario d’émissions de gaz à effet de serre « business as usual », 248 sites sur 250 étudiés subiront des événements climatiques extrêmes d’ici 2100. Au contraire, dans le meilleur des cas et un scénario où le réchauffement climatique ne dépasserait pas 2°C d’ici la fin du siècle, seulement 33 sites en subiraient sur la période.
Un scénario intermédiaire d’émissions, avec un réchauffement de 2,7°C, entraînerait quant à lui une exposition de 188 sites sur 250 à des chaleurs extrêmes, pluies diluviennes ou des sécheresses. Ces larges différences entre les scénarios montrent que toute action climatique compte. Chaque dixième de degré en moins de réchauffement climatique est essentiel pour protéger les écosystèmes et les populations.
La chaleur comme principale menace
Des trois menaces que présente l’étude, la chaleur extrême apparaît de loin comme la plus imposante. Les chercheurs mettent en avant que ce phénomène a touché 45 % des sites entre 2000 et 2015. Elle frapperait 99 % des sites d’ici 2100 dans le pire des scénarios. Avec pour résultats le blanchissement des coraux, l’effondrement de certains écosystèmes, en particulier dans les régions tropicales.