Le Narval, Monodon monoceros, également connu sous le nom de licorne des mers a nourri de nombreuses légendes. C’est un cétacé que l’on trouve dans les régions arctiques, au Nord du Canada, au Groenland et en Russie. Il est aujourd’hui menacé par le réchauffement climatique et les polluants organiques persistants.
Les populations de narval du Groenland et du Canada n’excéderaient pas 50 000 individus. À peine quelques milliers supplémentaires se trouveraient dans le reste du monde. Ses principaux prédateurs sont les ours polaires et les orques, mais l’espèce subit aussi directement la menace de l’activité humaine.
Le réchauffement climatique perturbe les températures et la salinité des océans, modifiant le comportement des bancs de poissons qui constituent la nourriture des narvals, ce qui les oblige à changer leurs habitudes. De plus, la banquise Arctique fond de plus en plus en été, bouleversant les habitudes des narvals. Le narval, qui plonge jusqu’à 1 800 mètres pour se nourrir de flétan, est le dernier animal qui vit dans des petites fissures de l’Arctique constituée à 99% par de la glace. Quand la glace fond, non seulement l’habitat du narval change, mais des prédateurs comme les orques peuvent plus facilement l’attaquer. Par ailleurs, si le trafic maritime se développe dans la zone, les nuisances sonores engendrées pourraient affecter leurs capacités et augmenter les risques de collisions.
Le narval souffre aussi de l’augmentation de l’activité humaine et principalement de la pêche, celle-ci étant très peu réglementée dans le grand nord. L’espèce est recherchée pour sa chair qui sert principalement à nourrir les chiens de traineaux, ainsi que pour sa corne en ivoire qui se revend très cher pour être sculptée. Enfin, les polluants organiques persistants jouent un rôle dans la baisse des naissances.
Une vraie licorne des mers ?
La caractéristique principale du narval est la défense spiralée que possèdent les mâles sur le milieu de leur crâne. Cette « corne » contient une dizaine de millions de terminaisons nerveuses : il s’agit en réalité d’un organe de détection sensoriel extrêmement sensible aux différences de pression et de salinité, et qui détecte la température.
Cette corne est issue de l’incisive supérieure gauche et commence à pousser à travers la lèvre supérieure de l’individu vers l’âge d’un an. Elle se développe jusqu’à sa maturité sexuelle, vers 8 ou 9 ans. Cette « corne » peut mesurer jusqu’à 3 mètres de long, pour un poids de 10 kg.
Contrairement aux apparences, elle est assez flexible et peut se courber jusqu’à 30 cm sans se briser. Cette dent est unique : si elle se brise entièrement, elle ne repousse pas. En revanche, si une petite partie se casse, elle peut se réparer jusqu’à un certain point.
Considérant la relative rareté de l’espèce et sa faible aire de répartition, le narval a longtemps nourri la légende des licornes. Jusque vers le début du 18e siècle, les « cornes » de narvals retrouvées étaient attribuées à ces animaux imaginaires.
Sinon, à quoi ressemble un narval ?
Comme les autres baleines arctiques, les narvals n’ont pas de nageoires dorsales, mais de petites nageoires latérales retroussées vers le haut. Ils se protègent des eaux gelées par une épaisse peau composée de couche de graisse vascularisée. Les mâles peuvent peser jusqu’à 1,6 tonne et atteindre 5 mètres de long, tandis que les femelles sont plus petites, pouvant atteindre les 1 tonne pour 4 mètres de long. La femelle narval a une période de gestation de 15 mois et allaite son petit jusqu’à ses 4 mois. Son espérance de vie est de 50 ans.
Le narval a la particularité de changer de couleur tout au long de sa vie. De bleu noir à sa naissance, il deviendra noir à l’âge adulte. Plus il vieillira, plus il se couvrira de tâches blanches ; au point que sa peau peut même devenir complètement blanche à la fin de sa vie.