Des découvertes scientifiques montrent que notre flore intestinale joue un rôle crucial dans nos capacités cognitives, de la mémoire à la concentration. Comprendre ces interactions mène à adapter son alimentation pour améliorer sa santé mentale.

Le microbiote intestinal comprend des trillions de micro-organismes vivant en symbiose. Ces bactéries, champignons, virus et parasites jouent un rôle essentiel dans la digestion. Mais elles influencent aussi notre système immunitaire, notre métabolisme et, de manière surprenante, notre santé mentale et cognitive. Une flore intestinale équilibrée est synonyme d’une meilleure absorption des nutriments. Un point fondamental pour le bon fonctionnement du cerveau, qui vaut au microbiote le surnom de « second cerveau ».
Des interactions permanentes entre le microbiote et le cerveau
Des recherches récentes montrent que l’interaction entre le cerveau et l’intestin est permanente, dans les deux sens.Elles ont démontré que le microbiote intestinal affecte les niveaux de neurotransmetteurs, des substances chimiques qui transmettent les signaux dans le cerveau et sont responsables de notre humeur et de notre sommeil. Par exemple, une étude publiée dans le journal Nature Microbiology a révélé que la plupart des bactéries intestinales peuvent produire de la sérotonine et de la dopamine, des neurotransmetteurs essentiels au bien-être et à la concentration. On sait désormais qu’environ 90 à 95 % de la sérotonine dans le corps humain est produite dans les intestins. Une flore intestinale déséquilibrée peut donc mener à des problèmes de mémoire, de sommeil, de concentration, et même à des troubles de l’humeur.
Le microbiote influence-t-il nos capacités cognitives ?. C’est le sujet d’une autre étude parue dans PNAS Nexus.Elle a mis en lumière que des probiotiques spécifiques pouvaient améliorer les performances cognitives chez des adultes en bonne santé. « Les données disponibles suggèrent que l’écosystème intestinal communique avec le système nerveux central grâce à différents canaux, dont le nerf vague, explique Hilke Plassmann, responsable de l’équipe Contrôle cognitif – intéroception – attention à l’Institut du Cerveau, et professeure à l’Insead. Il utilise aussi des signaux biochimiques qui déclenchent la libération de neurotransmetteurs, tels que la dopamine et la sérotonine, qui sont essentiels pour le bon fonctionnement du cerveau. »
D’autres études récentes ont démontré que plusieurs troubles neurodégénératifs, comme l’autisme, la maladie de Parkinson ou d’Alzheimer, sont tous associés à la dysbiose, un déséquilibre du microbiote intestinal, souligne à National Geographic Gail Cresci, chercheuse spécialiste du microbiote au sein du service de gastroentérologie, d’hépatologie et de nutrition pédiatriques à la clinique pour enfants de Cleveland.
Mieux manger et adapter son rythme pour sa santé mentale
Pour favoriser un microbiote intestinal sain, il est essentiel d’adopter une alimentation riche et variée, composée de fibres et de probiotiques, et d’éviter les aliments transformés, riches en sucres ajoutés et en graisses saturées. Sur France Bleu, la diététicienne Stéphanie Drieu insiste également sur l’importance du sommeil, de l’activité physique et de la gestion du stress.
Lien partenaire : Un microbiote équilibré pour une meilleure immunité et cognition
La même définition d’ »équilibre » intestinal n’est cependant pas la même pour tout le monde. Un intestin en bonne santé présente un microbiote d’une grande diversité, mais il n’existe aucun marqueur universel de santé intestinale, partage Purna Kashyap, professeur de médecine et de physiologie à la clinique Mayo, à National Geographic. Ce qui est « normal » pour vous ne l’est pas forcément pour quelqu’un d’autre. Rien de tel que d’écouter son corps pour cultiver un esprit sain dans un intestin sain !