
Le 26 septembre 2019 à Rouen, un gigantesque incendie avait ravagé deux sites de Lubrizol et de Normandie Logistique. Le site était classé Seveso seuil haut. Sa combustion avait provoqué un immense nuage de fumée noire de 22 km de long. Dans les flammes, près de 9.500 tonnes de lubrifiants automobiles ont brûlé. À la suite de cet événement, Lubrizol avait été mis en examen. Mais mardi 23 février, la société a demandé l’annulation de cette mise en examen.
Cette requête doit être examinée le 31 mars par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris, selon une source judiciaire. L’instruction est menée par des juges du Pôle de santé publique du tribunal de Paris.
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En août dernier, Lubrizol avait déposé une requête en nullité auprès de la cour d’appel de Paris chargée du dossier. En effet, l’entreprise « entend dénoncer les irrégularités de procédure dont elle a été victime et solliciter la nullité de divers actes de procédure et de sa mise en examen ». C’est ce qu’indique le document que l’AFP a pu consulter.
Atteinte portée aux intérêts de Lubrizol
En premier lieu, Lubrizol pointe « les conditions dans lesquelles se sont déroulées la procédure d’inspection diligentée » par la Dreal. L’entreprise ajoute que « l’enquête de flagrance et l’enquête préliminaire ont porté une atteinte grave au principe fondamental du droit à un procès équitable et aux intérêts de Lubrizol France ». C’est ainsi que la société fait valoir la requête.
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La société fait notamment état d’une « mise en examen sur le fondement de non conformités alléguées ». Pour elle, cela est lié à des « irrégularités et incohérences flagrantes dans le cadre de la procédure d’inspection de la Dreal ». Selon Lubrizol, le « contexte d’urgence médiatique » dans lequel est sorti l’affaire est à l’origine de ces manquements.
La société Lubrizol est mise en examen pour « déversement de substances nuisibles ». Elle l’est aussi pour des manquements ayant porté une « atteinte grave » l’environnement. L’incendie n’avait fait aucun mort. Mais aujourd’hui, les associations de victimes reprochent à Lubrizol de « fuir ses responsabilités ».
Natura Sciences avec AFP