Alerte à la Réunion. Treize ans après son premier bilan, ce mardi 21 novembre 2023, la Liste rouge de la flore de La Réunion a actualisé ses résultats qui laissent “apparaître une situation très préoccupante, marquée par une forte aggravation”, explique le Comité français de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Menée en partenariat avec l’Office français de la biodiversité (OFB) et le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), l’étude montre en effet que 41% des espèces florales sont désormais menacées. Lors du dernier bilan, en 2010, seulement 30% d’entre elles l’étaient.
Selon l’étude, sur les 962 espèces étudiées, “395 espèces sont menacées et 31 autres quasi menacées, tandis que 41 espèces ont déjà disparu”. D’après l’UICN, ces chiffres sont le résultat de plusieurs facteurs comme la prolifération d’espèces exotiques envahissantes, qu’elles soient fauniques ou florales. Les activités humaines ont aussi un très fort impact sur la flore de l’île. L’urbanisation et le développement agricole notamment dégradent les habitats et font disparaître les espèces pollinisatrices. Et les intérêts ornementaux ou pharmaceutiques de ces plantes font subir de très fortes pressions.
Quelques espèces présumées disparues ont néanmoins pu réapparaître sur l’île. C’est par exemple le cas de la Lobélie petite, une fleur violette endémique de l’île. Mais les bonnes nouvelles s’arrêtent là. Selon l’UICN, l’un des faits les plus marquants de cette actualisation est l’aggravation de la situation de 95 espèces. Soit la quasi-totalité des espèces dont la situation a connu “un véritable changement”. Les actions de conservation mises en place, bien qu’importantes, ne semblent pourtant pas porter leurs fruits. “[Les nouveaux résultats de la Liste rouge] incitent également à une prise de conscience collective et à un changement indispensable de nos pratiques au quotidien pour stopper et inverser la perte de notre patrimoine naturel”, plaide l’organisation.