
36% des Français prennent l’avion tous les ans, selon un rapport de l’ONG britannique Possible se basant sur des chiffres de 2019. Ils étaient 25% en 2014. En plus, l’ONG estime qu’en 2008, 2% des Français prenaient la moitié de tous les vols. Ces chiffres ont évolué avant la crise sanitaire, mais ils confirment qu’une minorité de Français sont responsables de la majorité des vols.
Dans les 26 pays analysés pour leurs fortes émissions liées à l’aviation, une minorité de grands voyageurs prend la majorité des vols. Dans presque tous ces pays, moins de la moitié de la population prend l’avion chaque année. Les grands voyageurs sont, comme l’on pouvait s’y attendre, les personnes avec les plus hauts revenus.
S’attaquer aux grands voyageurs pour réduire l’impact de l’aviation
Le rapport recommande l’instauration d’une « taxe grands voyageurs », qui rendrait les vols plus coûteux à mesure qu’une personne prendrait plus de vols ou effectuerait le plus de distance chaque année. Les politiques qui visent à réduire les émissions de l’aviation en augmentant le coût des vols fréquents auront un impact plus important sur les ménages les plus riches.
La loi Climat actuellement en discussion à l’Assemblée Nationale compte interdire les lignes aériennes dès lors qu’une alternative en train existe en moins de 2h30 sans correspondance. C’est un net recul par rapport aux propositions de la Convention Citoyenne pour le climat qui avait elle appelé à l’interdiction des lignes aériennes qui ont une alternative en moins de 4h, ainsi qu’à développer les alternatives en train.
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Une autre étude a montré en novembre 2020 que la moitié de l’impact climatique de l’aviation civile est causée par les « voyageurs fréquents ». Ils ne représentent pourtant que 1% de la population mondiale. À l’opposé, plus de 80 % de la population mondiale n’a jamais pris l’avion mais subit les conséquences du changement climatique.
Source : Possible
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