
Une étude publiée le 4 avril dans Nature dévoile un lien entre la fonte des glaces en Arctique et les violents épisodes de chutes de neige en Europe. En 2018, « la bête de l’Est« , une violente tempête de neige, a frappé l’Europe. L’équipe d’Hannah Bailey de l’Université de Oulu, en Finlande, a découvert que la neige déposée par ce violent épisode climatique provenait de l’eau de mer évaporée en Arctique.
Dans la mer de Barents, la couverture de glace a diminué de 54 % depuis 1979. « La glace de mer est un couvercle sur l’océan », explique Hannah Bailey. Sans elle, l’eau de mer est disponible pour l’évaporation. Il suffit alors que la température augmente pour que des nuages se forment. C’est justement ce qu’il s’est passé en février 2018. La température avait alors augmenté de 33°C sur 20 jours, entraînant la formation de nuages chargés d’humidité.
« Cela peut sembler contre-intuitif, mais la nature est complexe et ce qui se passe dans l’Arctique ne reste pas dans l’Arctique« , prévient Hannah Bailey. Ainsi, un anticyclone a transporté l’eau de l’Arctique vers l’Europe qui connaissait alors des températures proches de zéro. Et cette eau a fini sous forme de fortes neiges en Europe !
Fanny Bouchaud