L’Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes annonce avoir détecté des résidus d’un herbicide, l’ESA-métolachlore, dans des captages d’eau destinée à la consommation du Nord-Isère et de l’Ain. La limite réglementaire de qualité fixe un seuil de 0,1 microgramme par litre. Son dépassement oblige à des mesures de traitement, indique l’ARS.
Dans le département de l’Ain, notamment dans le secteur de Bourg-en-Bresse, l’eau distribuée contient trop d’ESA-métolachlore. Son taux atteint entre 0,11 et 0,55 microgramme par litre. En plus, les valeurs dépassent le seuil réglementaire dans 25 communes du nord de l’Isère. Elles restent inférieures à 1,3 microgramme par litre.
L’ARS fait néanmoins valoir que ces quantités demeurent très inférieures à la valeur maximale sanitaire, fixée à 510 microgrammes par litre. Elles « ne représentent donc aucun risque sanitaire pour la population », insiste l’ARS. » L’eau du robinet peut (donc) être consommée sans restriction.«
La détection du métabolite ESA-métolachlore résulte du S-métolachlore, herbicide utilisé sur les cultures de printemps (céréales, betteraves…), et sa présence dans l’eau « est liée à l’usage des sols (plaines avec des cultures céréalières) et à la présence de captages d’eau destinée à la consommation humaine », explique l’ARS pour le Nord Isère.
Le gouvernement aimerait un produit alternatif
De nouvelles recherches imposent de rechercher ce métabolite dans les eaux destinées à la consommation humaine depuis début 2021. Interpellé sur le sujet par la sénatrice socialiste Florence Blatrix-Contat en octobre, le gouvernement avait reconnu que « les premières données recueillies par les agences régionales de santé montrent que l’eau distribuée dépasse la norme de potabilité dans de nombreuses unités de distribution » du fait de la présence du métabolite.
Il avait en outre indiqué que les ministres de l’Écologie, de la Santé et de l’Agriculture avaient demandé, en avril, à l’Anses et à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), « que soient explorées des voies de substitution » au S-métolachlore. Le gouvernement a également annoncé qu’il allait saisir les préfets pour qu’ils demandent aux collectivités d’ « accélérer la transition agro-environnementale sur les aires de captage ». Ils devraient « mobiliser l’ensemble des outils disponibles pour reconquérir la qualité de l’eau et prévenir sa dégradation ».
Natura Sciences avec AFP