Depuis le 1er janvier 2020, les défibrillateurs sont obligatoires dans les établissements recevant du public et accueillant plus de 300 personnes. Une étape importante à compléter par une formation aux gestes de premiers secours alors que seulement 20 % de Français ont suivi une telle formation.
Doit-on installer des défibrillateurs dans tous les lieux publics et à domicile ? Faut-il tout de même se former aux gestes de premiers secours ? Les questions se posent alors que depuis janvier, tous les établissements recevant du public pouvant accueillir plus de 300 personnes doivent s’équiper d’un défibrillateur automatisé externe (DAE).
Le DAE : une obligation pour les lieux publics
L’obligation de s’équiper d’un DAE s’étendra à de nouveaux établissements au 1er janvier prochain. Il s’agit de structures d’accueil pour personnes âgées ou pour personnes handicapées. La liste compte aussi les établissements de soins, les gares, les établissements sportifs clos et couverts ainsi que les salles polyvalentes sportives. Le décret prévoit enfin l’obligation pour les lieux isolés : les hôtels-restaurants d’altitude, ainsi que les refuges de montagne.
Lors d’un accident cardiaque, le défibrillateur reste incontournable pour sauver la victime. Il prodigue au plus vite les premiers secours en cas d’arrêt cardiaque, en attendant l’arrivée d’une équipe médicale. Tous les DAE sont utilisables par tous, et ne nécessitent pas de formation préalable. Ils guident l’utilisateur dans les gestes à réaliser : placement des électrodes, massage cardiaque… Un DAE permet de mesurer le rythme cardiaque de la personne inconsciente. En cas d’arrêt, il produit un choc pour aider le cœur à reprendre une activité normale.
La formation aux gestes qui sauvent, l’allié du défibrillateur pour sauver des vies
Équiper les lieux publics en DAE constitue une étape importante, mais insuffisante. Et pour cause : entre 70% et 80% des arrêts cardiaques surviendraient à domicile et seulement 20 % de Français ont suivi une formation aux premiers secours. La France reste ainsi très loin des Allemands, Italiens et encore plus des pays scandinaves, où plus de 90% de la population est formée.
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Cette situation reste alarmante sachant que 50.000 Français meurent chaque année d’un arrêt cardiaque. En France, le taux de survie suite à un arrêt cardiaque tourne autour de 3 à 5 %. C’est presque dix fois plus que dans les pays qui sont largement formés aux gestes de premiers secours et qui ont investi en défibrillateurs. En effet, l’utilisation d’un DAE dans les premières minutes suivant un accident cardiaque permet d’augmenter considérablement les chances de survie de la victime. Rappelons les actions de la chaîne de survie « 1 vie = 3 gestes » : appeler le 15, masser et défibriller.
Mais surtout ces statistiques interrogent la nécessaire formation aux premiers secours. Il en existe deux types. La première est gratuite. Il s’agit de l’initiation aux premiers secours proposée à tous les publics à partir de 10 ans. Elle dure entre 45 minutes et 1 h15. Une formation plus poussée apprend à réagir face aux dangers et accidents de la vie courante. Cette formation s’intitule Prévention et secours civiques de niveau 1 (PSC 1). D’’une durée de 8 heures, elle permet d’acquérir par équivalence le Brevet européen des premiers secours (BEPS). 22 associations agréées dont la Croix-Rouge française et la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, proposent ces formations partout en France.
Matthieu combe