C’est la 13ème semaine pour les alternatives aux pesticides. Dans le cadre du Plan Ecophyto et du plan de développement de la bio, les agriculteurs sont invités à baisser le recours aux pesticides. Entre tradition et innovation, quelles techniques mettent-ils en place pour y parvenir ?
Les organisateurs de la 13e semaine pour les alternatives aux pesticides veulent frapper un grand coup. « Après le scandale de la réhomologation du glyphosate, de la mise sur le marché d’insecticides à base de sulfoxaflor, un néonicotinoide dangereux pour les abeilles et alors que les victimes des pesticides se font chaque jour plus nombreuses, il est impératif pour nos organisations de démontrer qu’il est possible et urgent de promouvoir les alternatives aux pesticides de synthèse, c’est à cela que sert cette Semaine citoyenne. » déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.
Pesticides : des signes encourageants de baisse
Malgré ces scandales des derniers mois, des signes encourageants montrent que la transition écologique semble enclenchée. En effet, l’agriculture biologique décolle enfin. Fin 2017, elle représentait 6,5 % de la surface agricole, contre encore moins de 5 % début 2016. Le gouvernement travaille d’ailleurs sur un plan pour doubler encore la surface bio d’ici 4 ans. L’objectif fixé par le Premier ministre lors de la clôture des États généraux de l’alimentation, fin décembre, est de consacrer au bio 15 % de la surface agricole utile en 2022.
Par ailleurs, une nouvelle version du plan Ecophyto est en discussion. Ce plan prévoit une diminution de l’utilisation des pesticides de 25 % en 2020 et de 50 % d’ici 2025. Il renforcera la recherche d’alternatives aux produits phytosanitaires pour qu’aucun agriculteur ne se retrouve sans solution. Il développera également le réseau Dephy des fermes pilotes pour réduire l’utilisation de ces produits.
Des techniques bio à la pointe de l’innovation
Les solutions existent et se multiplient pour réduire l’usage des pesticides. En effet, l’innovation permet de repenser les pratiques agricoles pour une meilleure performance. Des solutions émergent pour répondre aux besoins des agriculteurs, sans utiliser de pesticides. C’est notamment le cas du paillage naturel et biodégradable ou de l’effaroucheur sonore qui peut protéger plusieurs hectares des prédateurs.
Plus largement, l’innovation pour baisser le recours aux pesticides porte sur le matériel agricole, la protection des cultures, les semences, la robotique et le numérique. Le numérique permet de mieux gérer les fermes. Les capteurs intelligents optimisent les traitements grâce à une meilleure connaissance des besoins du sol et des plantes. La robotique désherbe mécaniquement ou pulvérise les produits phytosanitaires de façon plus ciblée.
Preuve de l’intérêt des agriculteurs conventionnels pour les solutions bio, les rendez-vous régionaux tech&bio se développent partout en France. Ces événements organisés par les Chambres d’agricultures mettent en avant des pratiques innovantes d’agriculteurs bio pour faciliter le transfert de connaissances et de technologies vers le conventionnel.
Auteur : Matthieu Combe, fondateur du webzine Natura-sciences.com